Punch it, Baby!
Quelle claque ! Je connais peu Sam Peckinpah, n'ayant vu que les deux excellents Croix de Fer et La Horde Sauvage, mais là je m'attendais pas à ça, pas à ce qu'il surpasse les deux précédemment cités...
le 20 juil. 2015
59 j'aime
21
Walter Hill, auteur d'un superbe scénario d'après un roman de Jim Thompson, a voulu rendre hommage aux grands films noirs du vieil Hollywood comme High Sierra ou son remake la Peur au ventre... oeuvres qui opposaient des héros néo-romanesques au monde extérieur. De son côté, Sam Peckinpah met sa maîtrise technique au service de ce polar très rude filmé comme un western traversé d'éclairs de violence. Tout en restant fidèle à la mythologie du genre, il joue sur l'outrance et la dérision de certaines scènes, et se complait à dépeindre des personnages brutaux et souvent malsains.
Peckinpah retrouve la sombre beauté du grand film noir hollywoodien, où l'immoralité du sujet se combine à une violence paroxystique, et parallèlement à une belle description d'un couple d'amants maudits, composé par le duo McQueen-MacGraw, digne des meilleurs du genre. Les séquences brutales parfaitement filmées, alternent avec des instants plus calmes où le réalisateur manie à la fois le suspense et l'humour, mais la réussite de cette sauvage odyssée texane repose aussi sur Steve McQueen dans un emploi qui rappelle ceux de Bogart ou de Jack Palance, et pour cela, c'est ce dernier qui devait jouer le tueur Rudy Butler, rôle qui revint à Al Lettieri qui jouera ensuite de cette image forte dans des films comme Un silencieux au bout du canon ou Mister Majestyk.
Premier film produit par la First Artists qui fut créée à l'initiative d'acteurs comme Paul Newman et Steve McQueen, c'est à ce dernier qu'il doit une part de sa réussite, puisqu'il eut une grande liberté sur le plateau, il fit réactualiser le scénario qui était situé dans les années 40, choisit Quincy Jones pour la musique, supervisa le montage, et pour finir tomba amoureux de sa partenaire qu'il épousa en 1973. Mais le film qui aurait pu n'être qu'un banal et sanglant polar, est surtout une fulgurante allégorie sur la violence, l'appât du gain et la passion entre 2 êtres.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes les Meilleurs films policiers (partie 2), Les meilleurs films des années 1970, Les meilleurs films avec Steve McQueen, Les plus grands suspenses du cinéma et Couples à la ville et à l'écran
Créée
le 15 avr. 2018
Critique lue 396 fois
27 j'aime
9 commentaires
D'autres avis sur Guet-apens
Quelle claque ! Je connais peu Sam Peckinpah, n'ayant vu que les deux excellents Croix de Fer et La Horde Sauvage, mais là je m'attendais pas à ça, pas à ce qu'il surpasse les deux précédemment cités...
le 20 juil. 2015
59 j'aime
21
Parfois, le ciné, c'est quasi scientifique. Mathématique, même. Je prends un exemple: Jim Thomson (auteur du livre) + Sam Peckinpah (réalisateur) + Steve McQueen (acteur) + Quincy Jones...
Par
le 3 août 2012
47 j'aime
14
Si l'âme n'était pas immortelle, la mort serait un guet-apens. Avec Guet-apens adapté librement du roman de Jim Thompson, Steve McQueen s'associe au cinéaste Sam Peckinpah pour livrer un thriller...
le 27 sept. 2019
43 j'aime
22
Du même critique
Les premiers westerns de Sergio Leone furent accueillis avec dédain par la critique, qualifiés de "spaghetti" par les Américains, et le pire c'est qu'ils se révélèrent des triomphes commerciaux...
Par
le 6 avr. 2018
123 j'aime
98
Grand fan de westerns, j'aime autant le western US et le western spaghetti de Sergio Leone surtout, et celui-ci me tient particulièrement à coeur. Dernier opus de la trilogie des "dollars", c'est...
Par
le 10 juin 2016
98 j'aime
59
On croyait le péplum enterré et désuet, voici l'éblouissante preuve du contraire avec un Ridley Scott inspiré qui renouvelle un genre ayant eu de beaux jours à Hollywood dans le passé. Il utilise les...
Par
le 5 déc. 2016
96 j'aime
45