Les extrêmes limites du cinéma...
La légende veut que Hideshi Hino ai reçu une vidéo "dédicacée" dans laquelle deux hommes (dont un tenant la caméra) kidnappe, séquestre et torture une femme croisée au hasard dans la rue. Des années plus tard, les deux névrosés n'auraient toujours pas été retrouvés. Le cinéaste, choqué à vie, aurait donc décidé quelques années plus tard de refaire sa propre version du massacre.
Le véritable intérêt de ce vrai faux snuff movie réside dans le fait qu'il s'agit, à mon sens, de l'expérience cinématographique la plus glauque qui soit ! Il n'y a pas de scénario comme dans les films "classiques" où les tortures sont entourés d'effets stylisés qui rendent le tout parfois comique ou encore d'histoires acadabrantesques (Saw..., Martyrs..., i tutti quanti...). Le cinéma d'horreur est devenu si convenu (hormis quelques très rares exceptions) que certains amateurs comme moi sont simplement blasés. Il n'y a plus de malaise, de peur ou de dégoût car l'évidence saute au yeux : ce n'est qu'un film !
Avec Flowers of flesh and blood, c'est tout autre... Pas de musique, pas de tentative d'évasion, aucune héroïne... Il s'agit d'un homme (déguisé en samouraï...) qui découpe une femme en morceaux pendant 45 minutes de façon minutieuse prétextant que c'est de l'art, le tout filmé avec un vieux camescope dans un sous-sol sombre et humide... Et quand je dis en morceaux, ce n'est pas une image, tout y passe... Croyez-moi, les blasés ne le seront plus et auront même des relents ! Cela semble réel (d'où l'histoire avec Charlie Sheen...) et c'est en ça que c'est horrible.
On peut alors se demander pourquoi regarder ce film puisqu'il ne s'agit apparemment que d'un vomitif visuel ? Je le recommande car il a le mérite de tester nos limites de tolérance et qu'on peut se dire après l'avoir vu qu'on est finalement pas si insensible que ça !
Avertissement supplémentaire : c'est vraiment, vraiment pas pour tout le monde...