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Quand la culture traditionnelle se confronte à la modernité, portrait de la Chine du XXIè siècle.

Immersion au sein de "l'hôpital du Peuple n°6" de Shanghai, un immense complexe hospitalier où le destin de cinq familles s’entrecroise. Quand la culture traditionnelle se confronte à la modernité, le film dresse le portrait de la Chine d’aujourd’hui…


Pour son premier long-métrage, Ye Ye, la réalisatrice franco-chinoise nous entraîne en plein cœur de la cour des miracles en suivant le destin de 5 patients, 5 familles qui ont acceptées de se laisser filmer, sans jugement et sans commentaire, à la manière de Frederick Wiseman avec Hospital (1970).


Cet énorme hôpital est une ville dans la ville, ça fourmille à tous les étages, des sous-sols avec le travail à la chaine des préparateurs (les poches de perfusion ou les concoctions de plantes réalisées à par des petites mains) en passant par les étages supérieurs où le nombre de patients dépasse l’entendement. On y croise pêle-mêle une petite fille renversée par un bus et dont la compagnie refuse de payer les frais d'hospitalisation, un paysan tombé d’un arbre et qui a la colonne vertébrale cassée, un jeune ado hospitalisé et dont le père vient chanter à son chevet ou encore cette femme âgée qui semble ne plus réagir à la présence de son mari.


Ye Ye parvient à capter à la fois la misère sociale et l’euphorie de certains protagonistes. La détresse se lit sur le visage de celles et ceux qui ne pourront pas payer leurs frais d’hospitalisation et ou d’opération. Le système de santé chinois n’est réservé qu’aux classes sociale aisées. Moins de la moitié de la population est couverte par une assurance santé complémentaire et les hôpitaux sont bien souvent gérés par des entreprises privées. Les frais sont exorbitants et les citoyens n’ont absolument pas les moyens de faire face à ces coûts, contraints de devoir emprunter ou pire, de refuser de se faire soigner.


Le film nous donne l’occasion de voir l’incroyable résilience dont font preuve les chinois. Les différents portraits sont suffisamment variés et bien choisis pour nos permettre de pleinement apprécier le film. Une chose est sûre, après avoir vu ce film, vous ne voudrez jamais vous faire soigner une fracture dans cette hôpital (mention spéciale au rebouteux de 70ans qui tire sur les membres cassés pour les remettre en place).


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RENGER
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le 27 févr. 2022

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