http://made-in-asie.blogspot.fr/2011/01/ha-ha-ha-hong-sang-soo-film-coreen.html
Une comédie dramatique comme en sait nous concocter Hong Sang-soo, voilà ce qu’est Ha Ha Ha, titre singulier pour une œuvre qui reflète la personnalité de son auteur. On y retrouve tout ce qu’on aime ou déteste chez HSS. Un cinéma à la fois trivial, humoristique et mélancolique. Le tout baigné dans l’alcool et le sexe qui tiennent toujours chez l’homme et le cinéaste une place significative. On pourrait également parler de l’incertitude des personnages et des situations qu’on retrouve avec délectation. De ces histoires au pluriel racontées comme une fable et de ce désir omniprésent qui suinte de chaque personnage qui s’incrustent dans chacun de ces plans statiques. Oui, Hong Sang-soo nous revient. Avec cette même réalisation minimaliste qui se permet à de rare occasion quelques mouvements de caméra. Oui, on retrouve ces relations amoureuses tortueuses. Ces accidents (choses) de la vie qui nous interpellent. Ce côté « banal » de tous les jours où les existences d’individus viennent à être bousculées par le hasard. La vie en somme. Les coïncidences qui s’invitent où l’on prend conscience du sens des actes de tout à chacun, des modes de vies des autres et des siens par la même occasion et ce toujours avec un œil drôle et sincère. On y retrouve aussi ce même passé-présent qui nous fait, à l’image de ces souvenirs échangés qui s’avèrent (on l’imagine) parfois embellis voire transformés et où l’échange verbal tient une place de choix dans sa relation à l’autre. Du Hong Sang-soo en somme.
Ha Ha Ha est un film sans prétention dans une veine que l’on connaît chez l’auteur. Certes, il ne nous surprend pas (ou plus). Il reste fidèle à lui-même en nous livrant un moment de cinéma qui se veut agréable. Ha Ha Ha n’est pas son meilleur mais il reste de ses films qui se vit comme si l’on était entre ami(e)s. Un moment tous ensemble où l’on se raconte avant de se quitter et vivre de nouvelles aventures, avant de se retrouver une prochaine fois peut-être… rien n’est moins sûr.