Les ténèbres numériques. Silicium et électrons. Des étincelles crépitent et se reproduisent à l'infini, dévorant tout sur leur passage. Elles chevauchent la lumière et pourtant elles sont invisibles.


Elles servent un nouveau maitre, le terrorisme individuel. Il n'a pas de cause, de dieu, de loi. Il ne sert que le profit de son créateur. C'est un terrorisme d'entreprise, il capitalise sur la mort des autres. Il place l'impunité en bourse et le sacrifice en stock option. Une vie pour une poignée de billets vert. C'est un pilleur qui s'approprie les idées des autres, exploite leur travail. Un parasite qui ronge le système, il inocule ses tumeurs et laisse se répandre la gangrène binaire.


Les visages sont serrés, encadrés par une menace diffuse. Autour, tout est flou, les regards narrivent pas à se fixer. Seuls les silhouettes se cherchent et se trouvent. Les balles aussi. La violence est crue, sans esthétisme. Toujours plus près, chevillée au corps, le cadre se ressert. une rafale de balles. 1 1 1111 111 11. Cadavre au sol, du sang s'écoule par les impacts circulaires. 0 0 0 0 0.


Le temps de l'illusion s'achève. La réalité foudroie le virtuel.


Parfois, la lumière, âpre et crépusculuaire. Les émotions s'infusent. Les corps fusionnent. On puise la force dans l'autre. Il n'y a pas que des 0 et des 1. Il y a 2. L'échappatoir, l'addition. Ce couple fragile est tout ce qui reste. On s'attarde sur un regard, une main, une nuque évanescente. Les chairs semblent flotter dans une ouate fugace. Quand la douceur reste en suspension, c'est que la violence se prépare, au loin.


Dans cette foule, mouvante et plurielle, les couleurs se fondent et les visages se confondent. Le mépris de la vie, la violence de l'attaque. Le profit n'a que faire du nombre de vicitimes. Les lames se croisent, les blessures jaillisent. Les couleurs de la nuit comme seules témoins.


Après la chasse, la fuite. L'aéroport et sa blancheur virginale, un couloir d'hôpital. Une nouvelle naissance maintenant que le cordon est coupé. Au bout du chemin...


La lumière.

Alyson_Jensen
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le 18 mai 2015

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