Ah le milieu des années 90... Internet était tout juste balbutiant, inspirant les scénaristes dans des délires cyberpunk qui ont souvent très mal vieilli. Concernant "Hackers", contrairement à ce que l'affiche immonde peut laisser croire, il ne s'agit pas de science-fiction. Le film se déroule dans le présent (enfin dans le présent de 1995 quoi !), et suit un groupe de hackers gentillets aux prises avec un méchant informaticien qui travaille pour un gros groupe industriel.
Le scénario ne tient pas la route une seconde. Notre héros a passé 7 ans sans ordinateur, et à peine ré-installé derrière un clavier il est un super hacker. Il rejoint un lycée new-yorkais, où non seulement les élèves ont 20 piges, mais comme par hasard il y a un groupe de hackers, dont certains qu'il avait côtoyé sur le net (sacré hasard !).
Je passe sur le fait qu'en 1995, n'importe qui, muni d'un PC et d'un modem (voire d'une cabine téléphonique) peut pirater n'importe quoi. Même en 2025 ce serait gros.
Il y a bien sûr le fait que le film ait terriblement mal vieilli en termes de technologies, mais à la rigueur difficile de lui en vouloir, c'était son sujet. Par contre le forme est délicieusement ringarde.
De la pseudo-techno en guise de BO. Une imagerie très moche, surtout les séquences de hacking (et encore, au moins il n'y a pas de CGI immondes de l'époque). Un scénario indigent, une réalisation sans grand intérêt.
Côté acteurs, ça joue quand même très mal. Il faut dire que les personnages sont des clichés ambulants de hackers punk anti-système. Le film a néanmoins un peu de notoriété car plusieurs interprètes deviendront connus.
C'est par exemple la première fois que je vois Johnny Lee Miller avant "Trainspotting". Il est peut-être celui qui s'en sort le mieux. Angelina Jolie, en début de carrière, a un rôle indigent. Il y a aussi Matthew Lillard, acteur que je trouve particulièrement crispant (au point que la simple évocation de son nom au générique me fait serrer les dents). Et perdue dans tout cela, la pauvre Lorraine Bracco, sortie de l'excellent "Goodfellas", qui récupère un petit rôle insignifiant.
A oublier.