******************** Pas de spoilers ici bas ********************
Comme je suis en pleine phase queer culture, je me suis dit "Allons voir un film avec Divine !". Me voilà googlant gaiement et, dans mon inculture complète en la matière, choisissant un titre au hasard : Hairspray. Il s'agit donc d'un film de 1988 de John Waters avec la célèbre drag queen Divine, la reine du trash et de la provoc'.
Accroche : Dans le Baltimore des années 60, Tracy, une adolescente enrobée mais nullement complexée, et Penny, sa meilleure copine accro au sucre, regardent tous les jours religieusement le Corny Collins Show, leur émission préférée, qui met en scène des ados dansant sur les tubes à la mode. Toutes deux rêvent d'être sélectionnées pour passer à la télé...
Sexomètre : que dalle, c'est un film pour ados
Violençomètre : que dalle de chez rien
Bechdel test (test de sexisme) : passé sans souci par les deux héroïnes qui ne pensent qu'à danser
Mon avis : Je m'attendais clairement à quelque chose de beaucoup plus trash vue la réputation du réalisateur. J'ai ptêt pas pris le bon film pour commencer...
Là, on a affaire à une comédie musicale avec une grande place laissée à des jeunes gens qui dansent sur des tubes vintage des chorégraphies pittoresques comme le mashed potatoes ou des madison.
C'est léger, avec des gags rigolo par moments (la mère de Penny qui débarque dans le quartier noir) et quand même quelques passages acides (la gamine "soignée" de son ouverture d'esprit par le psy) mais ça reste très gentillet et limite fleur bleue. Le scénario ne recherche ni la complexité ni le réalisme. L'histoire met en scène la ségrégation raciste qui règne à cette époque là (et continue discrètement ?) et les gens qui luttent contre elle. Il y a aussi un sous-texte anti grossophobie et lutte des classes mais ça reste discret.
On est désagréablement (pour mon goût) proche d'un teen movie, avec des personnages dont les principales préoccupations sont être à la mode pour être populaire et faire le mur discrètement pour aller à des fêtes.
L'un dans l'autre, ce n'est vraiment pas ce que j'escomptais voir.
Je n'ai pas pour autant passé un moment désagréable grâce au double rôle amusant de Divine en mère surprotectrice et en directeur raciste, à la chouette reconstitution des années 60 avec son lot de fringues et de magnifiques choucroutes et enfin à la critique sous-jacente de l'Amérique blanche bourgeoise raciste coincée.