Hairspray par JohnFlichty
La première chose qui saute aux yeux lorsqu'on s'approche de la jaquette du film est le sigle PG-13. Pour un film de John Waters ça choque un peu au début et puis on se dit who cares ?
En 1962 à Baltimore, la mode est à la danse sautillante. Madison, twist, hully-gully, pachanga, une nouvelle chaque mois pour enthousiasmer les foules. Et quand on est ado et qu'on veut être au top du top, il faut participer au Corny Collins Show à la TV. Qui aurait cru que la boulotte Tracy Turnblad deviendrait la nouvelle égérie de l'émission ?
Pour son dernier film avec New Line, John Water nous sort la grosse artillerie : une semi comédie musicale (semi parce que les scènes de danses sont nombreuses mais pas intégrées à la narration avec paroles et tout le toutim) qui te dynamite la gueule de par l'énergie dégagée. On pourrait presque dire que la BO 60's fait un lien avec ses premiers films dont c'est quasiment ici le seul point commun (avec ses potes de casting). C'est pétillant, campy, poppy et plein d'adjectif briton en –py. En plus, le film parvient à intégrer un sujet comme la ségrégation et l'intégration tout en gardant un esprit enjoué et décalé. Avec de superbes répliques comme "Segregation today, segregation tomorrow, segregation forever!" (véritable citation de George Wallace, ancien gouverneur de l'Alabama), Ruth Brown en déesse de la soul à la voix rauque, John Waters himself en psychiatrique plus fou que ses patients, des scènes de danse endiablées (the Bug, LA danse à connaître si tu veux pas mourir con) et les tensions raciales utilisées comme ressort comique, Hairspray est un bonheur de film et le plus gros succès du cinéaste à ce jour qui a d'ailleurs donné lieu à une adaptation à Broadway récompensée de nombreux prix (et un autre film dont on taira l'existence). John Waters lui-même a été surpris par l'étiquette "film familial" accolée à sa sortie et en est plutôt content, il aime à raconter que les enfants viennent lui dire qu'ils aiment le film et ne savent pas que Divine est un homme.