The Shape of Evil

Les plus chanceux ne croisent pas le chemin de Michael...

On vit dans une époque où les suites, préquels, remakes, reboots et spin-off pullulent comme des moustiques l'été, et cette mode apporte 90% de films moyens pour ne pas dire sans intérêt, mais bon les statistiques ne veulent rien dire, 14% des gens le savent.
Il arrive parfois qu'une suite se démarque des autres, qu'elle renoue avec les origines tout en étant moderne, et c'est le cas pour ce film, sobrement nommé Halloween.
Il a eu l'excellente idée d'occulter tous les films sortis après celui de John Carpenter en 1978, pour les avoir (enfin) tous vus ils vont de passables à sombres navets donnant des idées suicidaires, seul le remake de Rob Zombie était plutôt réussi, pour ma part.
Critique sans colorant, sans conservateur, ni spoiler.

Tout l'intérêt du film réside dans le duel Laurie/Michael, il est enfermé depuis 40 ans, elle se prépare depuis 40 ans à l'affronter. Elle vit recluse et sa fille (ah pardon vous le saviez pas ?) ne veut plus lui parler, elle est en quelque sorte enfermée depuis 40 ans, à vivre dans la crainte de voir son grand frère (Bip Bip ! En fait ce n'est pas son frère, le film efface tout ce qui a été dit ou fait après celui de 78...) s'échapper un jour...
Forcément vous vous doutez bien qu'il va s'échapper pile quand David Gordon Green est en train de tourner, sinon ça serait pas drôle et surtout on se ferait chier !
C'est la première fois que ce réalisateur fait un film d'horreur et franchement c'est du beau boulot, il a bien pigé les codes du genre et offre une belle fresque horrifique au mythe Michael Myers.
Il a rarement été aussi menaçant, le réal a su retranscrire le mal à l'écran comme Big John l'avait fait 40 ans auparavant, tout en apportant de la modernité et sa touche personnelle. Évidemment les clins d'œil au film de 78 sont présents, parfois même détournés, et c'est très plaisant quand on est fan comme moi, juste entendre la musique est un kif.

Donc oui réalisation au top, l'angoisse est progressive et les vingt dernières minutes sont saisissantes, à tout moment quelqu'un peut perdre la vie et mon cœur peut lâcher...
Une scène m'a particulièrement marqué, et Matt également car on a pensé la même chose et on s'est regardé juste après, la scène de la station service, un classique des films d'horreur qui fait souvent mouche. Ici, pour moi, c'est peut-être LA meilleure scène du film, Michael ne fait aucun cadeau, il agit telle une ombre et frappe là où ça fait mal. Réalisation géniale qui ne montre jamais le véritable visage du boogeyman, parce que le mal n'est pas humain...

Laurie démasquée

Sous son apparence de cinglée qui vit en hermite dans les bois façon Sydney Prescott dans Scream 3, Laurie Strode cache, ou ne cache pas plutôt, une femme forte que le temps a endurcie afin de se protéger et de protéger sa famille. C'est une véritable Sarah Connor des temps modernes, elle manie les armes en professionnel et n'a peur de rien, elle est prête à affronter le mal à tout moment.
Le film est vraiment bien ancrée dans son époque pour le coup, avec ce message que les femmes ne se laissent plus faire, elles se dressent face au mal(e), son héroïne en est la preuve vivante et je ne dis pas ça uniquement parce que ce sont les mots de Jamie Lee Curtis à l'avant première (clin d'œil).
Non sérieusement, ça se voit que le film est "fémininiste" pas besoin de le dire, enfin si besoin de le dire, quand c'est fait avec un peu de subtilité comme ici (à grands coups de fusil) c'est plaisant à voir.

Bon après le film n'est pas parfait, il y'a certaines choses qui auraient pu être mieux, je pense à l'évasion de Michael je spoilerai pas mais je l'ai trouvé peu crédible sous certains aspects, mais ça reste un détail. Il y'a quelques facilités scénaristiques mais rien de très grave en somme, c'est assez prévisible mais pas mauvais pour autant, c'est le genre qui veut ça on y peut rien, ils ont tout de même réussi à faire une vraie bonne fin et ça ça fait plaisir.
Message aux producteurs: Veuillez laisser cette saga tranquille à présent, essayez plutôt de faire un bon remake de Freddy ou Jason...

"Bon voilà le film est fini, super soirée vraiment, ah il faut que je rentre chez moi à présent. Il fait quand même bien nuit ce soir, j'espère qu'il y'a du monde dans le train. Tiens c'est la première fois que je pense ça, eh il est vachement grand le mec là bas, ah non c'est bon il est avec un groupe, bon qu'est-ce qu'il fout ce train ? Je suis pressé d'être rentré quand même, non je flippe pas, oh ça va des films d'horreur j'en ai vu dans ma vie hein, non c'est juste qu'il caille ce soir, je vais mettre de la musique ça va me réchauffer, mais qu'est ce que je raconte putain, en plus je parle tout seul dans ma tête. Je vais noter le film ça sera ça de fait, je suis pressé de le critiquer et de dire de la merde dans ma critique. Bon le géant est tout seul maintenant, je l'ai pas vu parler c'est étrange quand même... Bon y'a peu de chance pour qu'il descende à la même gare, ah bah si en fait, tiens j'avais pas remarqué son beau bleu de travail c'est sympa, je crois que je vais trottiner un peu, juste histoire de me réchauffer hein, ouf je suis dans ma voiture, vivement que je rentre quand même..."