Bien que je n'aie pas vu toutes les versions mettant en scène l'imposant et terrifiant Michael Myers, j'étais un peu curieux de voir quel genre de projet les producteurs allaient nous proposer pour fêter le quarantième anniversaire du film Hallowen, La nuit des masques de John Carpenter, avec surtout ce dernier dans le poste du producteur délégué. Ayant seulement vu le film de John Carpenter et la première version de Rob Zombie, je ne suis certainement pas la personne la mieux placée pour juger l'évolution du tueur à travers ses films, ma critique se basera donc sur la comparaison des deux productions citées. Au niveau du scénario, je ne crois pas avoir noté une grande différence scénaristique entre les deux longs-métrages.
Je me rappelle surtout que la version Carpenter avait un aspect de thriller et gore alors que celle de Rob Zombie me semblait plus violente et sensible à visionner. Dans tous les cas, selon des suggestions de l'acteur et scénariste Danny McBride (le scénariste des premiers Underworld), les studios ont choisi d'oublier les versions de Rob Zombie et de créer une suite de la production de Carpenter. Selon Danny McBride, c'était la meilleure solution pour ce qui est de retrouver les vraies sensations de la version Carpenter, tout en profitant du savoir, des nouvelles notions cinématographiques et de la technologie du cinéma de nos jours.
Comme il s'agit d'une suite, il fallait donc bien faire revenir l'actrice Jamie Lee Curtis qui a occupé le rôle principal et héroïque du film de Carpenter, c'était un atout indispensable pour ce qui est de créer un nouveau sujet et surtout de pimenter le scénario avec une notion de traumatisme et de psychologie fort pertinente. Avec cette dernière occupant le même rôle que celui de l'autre long-métrage et avec John Carpenter dans l'équipe des producteurs, il avait de quoi satisfaire à la fois les fans du maître de l’horreur et le nouveau public.
Au niveau du scénario, il ne faut pas attendre une grande différence entre l'histoire du premier et celui de cette version, il s'agit du retour de Michael Myers et de sa volonté meurtrière de tuer avec un simple couteau, avec un contexte de vengeance bien ajusté et mis en référence. On retrouve bien l'ambiance inquiétante et le suspense alarmant de la version Carpenter dès les premières images de meurtre, ça nous scotche directement sur nos sièges et cela capte considérablement et d'un coup notre attention.
Il n'y a pas grand intérêt de parler du casting puisque la plupart des personnages sont juste là pour alimenter le scénario avec un minimum d'intérêt, il faut surtout se concentrer sur la détermination bien profonde de l’héroïne et sur la démarche terrifiante du monstre, en particulier sur sa façon précise de bouger sa tête et de tuer sans la moindre expression faciale. Ces deux points sont bien mis en avant par une mise en scène bénéfique et menée avec tact et subtilité, avec une photographie vraiment sublime et intelligemment bien cadrée.
La nuit est très bien utilisée comme fond de décor, on s'embarque facilement dans un environnement qui ne nous rassure pas et une tension douteuse et incertaine s'installe progressivement, avec un rythme très conforme pour tout film d'horreur. De tous les remakes que j'ai visionnés jusqu'à aujourd'hui, celui-ci est un qui m'a le plus marqué. On sent bien que ce projet n'a pas été réalisé bêtement pour récolter de l'argent en fonction d'un certain succès, il renouvelle surtout un genre d'horreur qui avait marqué les esprits et qui était peut-être un peu démodé de nos jours. 7/10
- Ce n'était pas son frère qui avait assassiné des baby-sitters ?
- Non ! Ce n'était pas son frère, les gens se sont fait des films !