40 ans après avoir traumatisé à vie Jamie Lee Curtis, Michael Myers, célèbre tueur de baby-sitters fait son grand retour. Evadé de l'asile psychiatrique dans lequel il était retenu, le revoilà, tenue de mécanicien, célèbre masque, couteau de cuisine à la main, retournant à son job pour le 31 Octobre. Pendant ce temps, Jamie Lee Curtis alias Laurie Strode, elle, ce prépare à l’accueillir. On annule Halloween cette année ?
40 ans plus tard, il ne l’a pas oublié…elle non plus…
Freddy Krueger, Jason Vorhees, Leatherface sont pour le moment à la retraite. Michael Myers, célèbre tueur au masque zigouillant de la baby-sitter les 31 Octobre de chaques années reprend du service et même s’il a prit un coup de vieux, son hobby préféré semble lui avoir redonné une seconde jeunesse. Les meurtres lui manquaient, il temps pour Michael Myers de rattraper le temps perdu après avoir passé plus de quarante années dans un asile psychiatrique. Son but, finir ce qu’il avait commencé en 1978 : trouver Laurie Strode et la tuer elle, ainsi que sa progéniture. Alors que Michael n’a pas changé d’un pouce, toujours muet, Laurie, elle, elle en a sérieusement bavée pendant toutes ces années. Parano, psychologiquement fragile malgré son caractère de dur à cuire, devenue agoraphobe, elle a sacrifiée son job de mère en devenant une vraie Sarah Connor élevant à la militaire sa fille qui au final, finira par le lui être retirée de sa garde. Sans son enfant, Laurie n’aura pas abandonnée sa mission : tuer celui qui lui a pourri la vie afin de l’empêcher de commettre d’autres meurtres et s’en prendre à sa propre famille.
Laurie, pendant plus de 40 années, elle a apprit à manipuler armes blanches et armes à feu, c’est installée un mini bunker caché astucieusement, à la Batman, sous le plan de travail de sa cuisine, et à poser multiples verrous aux portes ainsi que des rideaux de fer partout dans sa jolie petite maison. Murée chez elle, elle sait que Myers réussira tôt ou tard à s’évader de son asile et l’attend, bien sagement, jusqu’à ce que le jour J arrive.
Là, nous voila face à la réalité des choses : aussi endurci que nous pouvons l’être, faire face en live à la peur peut tout saboter. Malgré son endurcissement, Laurie, toujours rattachée au passé, est effrayée, sachant qu’elle va faire face à Michael. Son entrainement intensif aura-t-il été utile ? Branchée sur le canal de la police, elle patrouillera dans les quartiers la nuit d’Halloween pour retrouver Myers lancé dans un nouveau jeu de massacres. Cette nuit d’Halloween promet d’être longue…
Ce pourrait-il qu’un monstre est créé un autre monstre ?
Vous devriez croire aux croquemitaines…
Semant des dents dans les cabinets pendant que tu fais ton petit pipi histoire de te montrer qu’il n’est pas venu pour te demander 3 carrés de papier wc, fracassant des cranes contre des murs et des tables, restant muet histoire de flanquer encore plus la frousse, le tout, accompagné de sa célèbre musique composée rien que pour lui, Michael sème la mort, et il le fait bien. Tellement bien que pour vraiment en faire un film réaliste, on a décidé que les séquences suivant le personnage de très près seront filmées en vue de dos. David Gordon Green s'essayera même à un moment au plan séquence lors d’une scène déjà culte voyant notre célèbre tueur au masque commettre furtivement un carnage pendant la nuit d’Halloween. A vous donner envie de fermer sa porte à double tour le 31 Octobre. Parano moi ?
40 ans après les faits de l'original, ce Halloween 2018, hormis le premier opus de 78, fait abstraction des suites. Il faut dire que niveau qualité, les épisodes de 2 à 8 n'ont pas brillés. Ce réajustement chronologique permet donc aux non initiés découvrant pour la toute première fois la franchise, de ne pas être largués, et les autres, d'oublier ces horreurs endurées pendant des années. Vous n’avez pas vu le premier opus ? Pas de panique, le scénario étant classique et tenant sur un post-it, tout vous sera expliqué dans les premières minutes.
La mort est la seule solution pour Michael.
Ouvrez l’œil, il est là…quelque part…
Plutôt que de continuer sa quête familiale (je rappelle qu'on apprenait dans les suites que Laurie apprenait que Mchael était son frère), David Gordon Green va faire revenir son boogeyman à une violence arbitraire, le faisant passer de maison en maison pour poignarder des petits jeunots. Surprise de ce coté, comme pour l’écriture des dialogues adultes et réalistes : on évite de retomber dans les clichés des codes propres aux films d'horreur.
Ce Halloween veut que ces personnages secondaires ou principaux, soient plus proches du spectateur, prenant les mêmes décisions que l'on prendrait vis à vis de telle ou telle situation. Halloween réussit donc à faire en sorte que l’on s’attacher à ses personnes, quelque soit leur role dans l’intrigue. Film d’horreur oblige, pour éviter que les âmes sensibles et autres cardiaques fassent un malaise en cours de route, on sèmera quelques légers pics d’humour de si de là. Soyez rassuré, ils ne casseront pas l’ambiance sérieuse du film.
En parlant d’ambiance, il faut dire que David Gordon Green rend un bien bel hommage au Halloween de 78. A commencer par le générique rendant gloire au thème original, incluant thème musical propre à la franchise et typographie made in eighties. L’environnement lui, sera bien plus propre que ne l’avait été les deux préquelles de la saga crado de Rob Zombie.
Quant à Jamie Lee Curtis, l’actrice a certes vieillie, elle a la niaque, brille autant que brillait Linda Hamilton dans Terminator 1 et 2. Une femme forte et bad ass. Seul petit bémol, je m’attendais du coté du personnage un peu plus de bad asserie. Oui il y en a, mais pas tant que ça. Gageons néanmoins que de retrouver Jamie Lee dans un film à notre époque, c’est le plus beau cadeau qu’on pouvait faire ET aux nostalgiques, ET aux femmes cherchant des personnages féminins forts à qui elles peuvent s’inspirer.
Au final, toucher un film iconique n'a jamais été chose aisée, surtout à notre époque où les mentalités et attentes ont changées. Beaucoup se demandaient si le matériau d'origine d’Halloween version 1978 serait respecté. David Gordon Green a respecté tout ce qui a fait le succès d’Halloween premier du nom. Drame, thriller, horreur, jump scares (téléphonés malheureusement), psychologie et meurtres violents, tels sont les ingrédients que nous propose cette vraie suite d’Halloween. Retour du bon vieux synthétiseur pour une ambiance fin années 70, l'ADN de la franchise est toujours présent et nous, nostalgiques, sommes aux anges. Une réussite totale malgré le coté « classique » de l’histoire qui surprendra pourtant dans les dernières minutes en inversant les rôles à la manière du film « La Dernière maison sur la gauche ».