Alors qu’il s’est fait prendre les devants par Luca Guadagnino sur la réalisation du remake de « Suspiria », David Gordon Green a choisi de célébrer le quarantième anniversaire de Michael Myers, le croquemitaine crée par John Carpenter en 1978. Pourtant le « Halloween, la nuit des masques » a déjà connu sept suites. Au lieu de se glisser comme le huitième épisode ou même procéder à une relecture du film culte, David Gordon Green a décidé de zapper toute la franchise et de s’imposer comme le deuxième épisode. Michael Myers a passé toute sa vie en prison psychiatrique et des débiles ont choisi un 30 octobre pour procéder à son transfert. On se doute bien que la nuit suivante ne sera de repos pour personne. Le cinéaste va rendre un véritable hommage à Carpenter. Déjà, le thème musical angoissant refait surface pour le plus grand plaisir des fans. Mais nous remarquerons également de nombreux clins d’œil à l’œuvre originale, comme ces fous lâchés dans la nature, la présence de Michael à l’arrière d’une voiture, la victime tuée sur un mur ou encore le drap de fantôme. David Gordon Green ne s’amuse pas seulement à nous faire peur avec des codes du genre réussis. Il ressuscite également le personnage de Jamie Lee Curtis, aujourd’hui devenu une grand-mère aigrie qui a passé sa vie à se préparer au jour où elle devra affronter de nouveau le croquemitaine. A l’image de son personnage, l’actrice est un véritable soldat entraîné et armé pour refaire surface. Celle-ci crève littéralement l’écran. Sa fille jouée par Judy Greer est également excellente. Formée également pour se défendre, elle a dû passer sa vie à surmonter la paranoïa transmise par sa mère. Mère à son tour, elle s’est refusé à lui offrir la même enfance. Entre psychologies et frissons, « Halloween » version 2018 écrase clairement toute la franchise avec cet hommage étonnamment accompli.