J'appréhendais un peu de retrouver Michael Myers via ce remake de Rob Zombie, notamment dû au fait que l'original de Carpenter (voire même l'ensemble de la première saga que j'avais découvert très jeune, même si aucun ne retrouve le génie du film d'origine) m'avait beaucoup marqué. Mais aussi car je savais que Zombie allait s'attaquer à l'origine du mal et donc voir une démystification du mythe me faisait un peu peur.
Déjà la première bonne nouvelle, c'est qu'on n'a pas à faire un remake sans âme et copiant le film original, du moins au début. Zombie semble vouloir vraiment s'éloigner du film de Carpenter et à ce niveau-là, c'est une réussite, avec une première partie nous faisant suivre l'enfance de Myers, son obsession pour les masques, sa façon de se comporter et l'influence de son entourage, notamment sa famille.
Zombie met assez vite le contexte de l'enfance de Myers en place, avec notamment un beau-père alcoolique et violent, n'hésitant pas à se moquer de lui, une sœur indifférente et une mère qui tente, tant bien que mal, de faire vivre sa famille. Mais le contexte c'est aussi cette vision de l'Amérique totalement crasseuse, brutale et violente. Zombie ne cherche pas à excuser le jeune Myers (ça reste quand même le mal à l'état pur !), mais à le comprendre et cette partie-là est vraiment une réussite, notamment grâce à un gamin, semblant normal, mais qui, d'un regard, sait se faire terrifiant à souhait. Avec ce début, on s'éloigne du côté mystique et fantastique de l'oeuvre de Carpenter, ce qui n'est pas plus mal, et Zombie réussi vraiment son coup, c'est assez fascinant avec une atmosphère terrifiante et ambigu et du bon hard-rock en fond sonore !
Alors, c'est vraiment dommage que la seconde partie fasse office de vrai remake du film de Carpenter, avec un Myers devenant une froide et implacable machine à tuer donnant bon nombre de coups de couteau. Le film perd un peu en intérêt, on est loin de l'atmosphère mystique de l'oeuvre de Carpenter (qui jouait aussi sur l'absence d'explication sur Myers) et on perd en frissons et suspense. Si ce n'est pas totalement préjudiciable pour apprécier l'oeuvre, ça reste tout de même dommage, malgré quelques scènes plutôt réussies. De même que derrière la caméra, Zombie maîtrise moins son sujet, usant de nombreux zooms et dont les mouvements de caméra sont parfois trop brouillons. On peut aussi regretter un personnage de Loomis moins important dans cette seconde partie et même sous-exploité.
Si j'ai d'abord été agréablement surpris par cette vision d'Halloween par Zombie où ce dernier arrive bien à livrer sa propre version du mythe créé par Carpenter, il tombe dans la banalité et le démonstratif dans une seconde partie qui perd franchement en intérêt, dommage...