Halloween c'est une oeuvre formidable. Une pierre magistrale de plus ajoutée par Big John au monument de cinéma qu’est sa filmographie.
Halloween c’est également le film qui m’a plongé dans le bain de l’épouvante-horreur. C’est aussi une (trop) longue saga, avec beaucoup de bas et un peu de hauts, mais que j’adore et qui aujourd’hui encore me fascine.
Halloween c’est aussi un remake et sa suite, injustement mal-aimés, mais qui, malgré certaines choses maladroites, proposaient des idées intéressantes.
Et là nous est annoncé en 2016 qu’un nouvel Halloween va voir le jour… Pas un remake (Enfin pas vraiment), mais une suite. Première réaction de ma part : on va encore nous faire avaler que Michael Myers est valide après avoir eu les yeux crevés et le corps entièrement calciné ? Que Nenni ! On oublie même ce bon vieil Halloween 2 (Et il le fallait, pour rester un minimum cohérent).
Ce nouveau film est donc le nouvel Halloween 2 qui fait suite au Halloween original et qui s’appelle aussi Halloween. OK.
Viennent bien plus tard les trailers, quelques bonnes critiques et enfin le jour de la sortie… Bon, va falloir que je la fasse courte non ?
L’intro' est efficace même si un peu “over the top“ (‘Sont toujours pétés au plus haut point les patients de centres psychiatriques dans les films…) et là le générique, avec ce thème à glacer le sang et une citrouille qui se revitalise pour souligner le grand retour de Michael Myers… Et de Laurie Strode. Je suis embarqué, ça y est.
L’intrigue, un peu miroir de celle du film original, est simple mais fonctionnelle et efficace (Ce qui est déjà très bien pour un slasher), n’évitant cependant pas quelques facilités scénaristiques (Mais je ne vais pas en parler, voilà).
La force du film vient notamment de Laurie Strode et de son engeance. Lorgnant du côté d’une Sarah Connor ou d’une Ripley, la timide adolescente est devenue une combattante qui nous parle avant tout du traumatisme. Marquée et hantée par son passé, elle ne peut s’en défaire, et transmet toutes ses peurs à sa fille Karen et sa petite fille Allyson (Il faut souligner la très bonne performance de Jamie Lee Curtis). Le thème de la filiation est évidemment important, dépassant la seule famille et allant même plus loin en soulignant que le mal de Michael Myers est “contagieux“ : Laurie est-elle devenue un monstre à cause de lui ?
Ce point touche aussi le personnage de Sartain, complètement obsédé par son patient au point de devenir lui-même un tueur… Et peut-être aussi avec Allyson, le dernier plan sur sa main tenant le couteau de Myers étant assez ambigu.
Venons-en à Michael Myers, avant voyeur puis assassin de jeunes femmes sans défense, il devient ici plus brutal, passant presque au meurtrier de masse, violent et traduisant les peurs de cette nouvelle Amérique. The Shape reste toujours effrayant, puissant, et gagne selon-moi en aura, renouant avec son côté maléfique et inexplicable d’autrefois (Point d’histoire de sœur ici).
En plus de ça, ce nouveau cru d’Halloween se permet des choses très appréciables, inversant les rôles entre Laurie et Michael et soufflant un doux air féministe.
Pour couronner le tout, la B.O est magistrale (Merci John, ton fils et Monsieur Davis), les clins d’œil au film d’origine (et même aux suites oubliées !) flattent le fan et se greffent très bien au métrage, le respect de l’univers est là, un certain symbolisme est de mise... Je pourrais en dire tellement plus, mais je me contenterai d'ajouter que David Gordon-Green a réussi le tour de force de faire revivre Halloween et que cette suite dépasse de loin les autres, constituant le meilleur Halloween depuis le premier.
J’aimerais presque qu’on s’arrête-là, histoire de finir sur cette note très positive.
Comment ça y a déjà une suite de prévue ?!