La principale limite d’Halloween H20 : Twenty Years Later est de n’avoir strictement rien à raconter, sinon les retrouvailles du monstre sacré et de sa belle, frère diabolique et sœur persécutée de nouveau au premier plan après vingt ans de séparation.
Et ces retrouvailles donnent lieu à une acmé réjouissante après un gros ventre mou de quarante-cinq minutes durant lesquelles il ne se passe que des sursauts comiques ou involontaires, ce qui, à la longue, devient vite agaçant. Tous les personnages semblent jouer à se faire peur, prennent un malin plaisir à se cacher dans des lieux improbables puis surgir devant la pauvre Laurie Strode qui n’a décidément pas de chance ; et Michael Myers, parmi cette foule d’agités, fait pâle figure : il apparaît dans le reflet des vitres, passe derrière les fenêtres, chipe le sac à main d’une maman aux toilettes publiques, fixe les étudiantes depuis la grille du portail métallique. Il est un spectre, usé par les années et les longs métrages, et que seule la présence de sa sœur réussit à revigorer ; aussi l’affrontement dernier réserve-t-il son lot de surprises, servi par de belles idées de mise en scène. Steve Miner semble avoir volontairement ralenti le rythme de son film pour mieux l’encadrer de deux séquences mémorables, une ouverture originale – où figure le jeune Joseph Gordon-Levitt – et une clausule nerveuse et brutale.
Sans ajouter quoi que ce soit ni proposer de relecture au mythe qu’il investit, le réalisateur se contente de rejouer le frisson original de façon certes stéréotypée et facile par instants, mais honnête dans son exécution et forte d’acteurs convaincants. Un Halloween moyen mais qui divertit. C’est déjà pas si mal.