« That part of him died years ago. » DOCTOR LOOMIS

En 1982, Halloween III est assez mal reçu par la critique et boudé par les fans de Michael Myers, il peine à faire décoller les chiffres au box-office contrairement à Halloween II. Déçu par le rejet du public, les producteurs Dino De Laurentiis, Moustapha Akkad et Irwin Yablans abandonnent alors l'idée d'une suite. 

Quelques années plus tard, Paul Freeman qui fait ses premiers pas dans la production, pense que le public va payer pour revoir une fois de plus le célèbre Michael Myers. Le producteur contacte le dernier possesseur des droits de la franchise : Moustapha Akkad qui se laisse séduire par le potentiel d'un tel projet. 

John Carpenter et Debra Hill sont approchés par les deux producteur pour écrire et réaliser le film. Pour l'écriture du scénario, Carpenter fait appel à l'écrivain Dennis Etchison qui a écrit les nouvelles des films Halloween II et Halloween III. Le scénario possède des thèmes surnaturels avec une approche fantomatique du personnage principal. Cependant, Moustapha Akkad refuse le script, le qualifiant de trop cérébral et préfère ramener un Michael Myers plus traditionnel. 

À la suite du refus du scénario, John Carpenter et Debra Hill abandonnent Halloween IV. La production cherche donc à mettre la main sur un autre réalisateur, et c'est Dwight H. Little, un réalisateur spécialisé dans les films d'action, qui est choisi pour la mise en scène. 

Moustapha Akkad confie au réalisateur Dwight H. Little un cahier des charges bien précis. Ce dernier y répond avec sérieux et Halloween IV va se dessiner comme une copie du diptyque d’origine (un slasher classique et formalisé selon les règles instituées par John Carpenter). 

Plus important, la production doit faire face au refus de la comédienne principal de la série, Jamie Lee Curtis, de tourner dans Halloween IV (elle ne veut plus faire de films d'horreur). Elle demande simplement au scénariste de faire mourir son personnage dans un accident de voiture.

C’est Alan B. McElroy qui s’occupe de l’écriture du scénario et donc de la disparition de Jamie Lee Curtis de l’intrigue. De plus, en 1988, il est contraint de développer le script en quelques jours à cause de la grève des scénaristes. 

Le psychopathe Michael Myers s'évade de l'hôpital psychiatrique où il résidait depuis dix ans. Il apprend alors qu'il a une nièce : Jamie Lloyd qui réside dans la ville de Haddonfield avec sa famille d'accueil. Il va alors retrouver et pourchasser la petite fille durant la nuit d'Halloween. Seul le Docteur Loomis, qui a miraculeusement survécu à ses blessures, est encore présent pour tenter d'empêcher qu'un nouveau massacre ne soit commis.

On l’a compris, le script sera basique. Oubliez l’ambiance parfaite de John Carpenter, ici le réalisateur, même si il accouche d’images à la photographie correct, va apporter à la saga son film le plus rythmé, grâce à une mise en scène plus bourrine, truffé de scènes qui semblent tirées d’un film d’action, avec des explosions, une poursuite sur un toit ou encore un massacre à l’arrière d’un pick-up en mouvement.

Michael Myers va dézinguer toutes les personnes sur son chemin avant l’inévitable confrontation finale, les enjeux dramatiques se voyant fortement limités par un script globalement attendu. Dwight H. Little parvient malgré tout à injecter un rythme honnête et livre ainsi une séquelle divertissante. 

Si Jamie Lee Curtis ne rempile pas, ce n’est pas le cas de Donald Pleasence dans la peau de ce chère Docteur Loomis. Aussi brisé que le personnage soit, il représente l'infatigable justice. Il poursuit inlassablement Michael Myers, et se retrouve bien souvent confronté à des abrutis qui ne veulent pas l'écouter. Et puis la fin de ce film n'aurait pas été aussi bonne sans l'expression d'horreur très convaincante du Docteur.

La fin est, sans aucun doute, le meilleur moment. Michael Myers est définitivement mort et Jamie est seine et sauve. Mais tout à coup, on passe en caméra subjective (comme dans l’intro de Halloween), la personne prend une arme blanche et s’en va assassiner la mère adoptive de Jamie. Alerté par les cris, le Docteur Loomis tombe sur le coupable : Jamie dans le même costume que Michael enfant ! La boucle est bouclée, la saga se termine comme elle a commencé : par la naissance du Mal Absolue et la transmission à la génération suivante. Une scène glaçante, magistralement interprété par Danielle Harris et son regard sans vie.

A noter que le personnage de Jamie Lloyd se nomme ainsi en référence à Jamie Lee Curtis.

Côté musique, c’est Alan Howarth qui compose cette nouvelle partition au synthétiseur rappelant le style de John Carpenter. Une bande son se rapprochant de celle des opus précédents. On rappel que Howarth a bossé en collaboration avec Carpenter sur Escape from New York, Halloween II, Halloween III, Christine, Big Trouble in Little China et Prince of Darkness. Les bonhommes se connaissent bien.

Halloween IV est un petit succès au box-office rapportant environ 18.000.000$. Cette performance incitera les producteurs à lancer une suite gâchant la conclusion parfaite qu’avait réussi à apporter l’équipe de ce Halloween IV.

Halloween IV est un film sans éclat particulier, mais très bien articulé. Un retour aux origines qui ne laisse place à aucune originalité, mais témoigne d’une certaine efficacité. Dwight H. Little offre un nouveau départ à la série sans pour autant en trahir l’esprit. Essai gagnant puisque aucun cinéaste ne se risquera dès lors à réinventer les codes de Halloween jusqu’à Rob Zombie.

StevenBen
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le 26 oct. 2022

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Steven Benard

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