Après le pas de côté du troisième épisode de la saga, retour au récit initial avec la suite du deuxième opus. Stupeur narratologique : si l’affreux croquemitaine n’est, bien sûr, pas mort, le docteur Loomis non plus. Solide, le type ! Mais pour revenir à l’essence de la saga, il fallait bien ranimer ce bon docteur, surtout que Laurie Strode n’est plus de la partie. De fait, c’est sa fille qui devient l’obsession de Michael Myers. John Carpenter et Debra Hill ne sont plus au scénario et, bien évidemment, l’ensemble s’en ressent. Après un deuxième volet agréablement terrifiant, le suspense est ici bien moindre. Fin des années 80, l’objectif est de toucher un public le plus large possible. Peu de gore, peu de tension, et un récit globalement très balisé et des incohérences scénaristiques à foison pour faciliter les situations.
Récit basique, mise en scène passe-partout, dialogues souvent ineptes et réactions des personnages encore plus stupides qu’à l’accoutumée viennent trop souvent discréditer un film qui ne cherche qu’à relancer une franchise visiblement encore rentable. C’est le souci principal qui vient gâcher un ensemble pas désagréable mais franchement poussif. L’esprit des deux premiers semble assez loin et les différents personnages manquent souvent de crédibilité. Reste le dernier acte et un final totalement réussi qui semble vraiment relancer un récit appelé à tourner à rond. Rien que pour ça, le rappel de Michael Myers se justifie presque entièrement.
On apprécie également, comme toujours, la présence de Donald Pleasence dont le charisme, même si le personnage est globalement très mal utilisé, est intact. De nombreuses autres personnages sont, en revanche, de fausses bonnes idées, notamment ceux des « miliciens » qui ne servent jamais utilement le récit. La figure totalement inhumaine de Michael Myers rend également l’ensemble bien moins terrifiant. Un film qui exploite donc le filon et qui se contente de relancer la saga. Le public sera au rendez-vous mais le résultat est, avouons-le, tout juste moyen.