Halloween Kills, pendant toute sa première partie, est un film qui fait vraiment peur. Mais pas pour les bonnes raisons.
Car au lieu de s'immerger un peu plus dans la continuité de son nouveau récit, entamé avec un certain savoir faire en 2018, David Gordon Green préfère se tourner vers le passé glorieux, remis en scène, mais pas toujours opportun. Avant de pénétrer ensuite dans un tripot anodin confit dans la tragédie d'Haddonfield.
Halloween Kills ne démarre donc pas sur les chapeaux de roue, pour le moins. Et après, ce n'est pas forcément plus glorieux, tant les maladresses et les personnages secondaires parfois totalement à côté de la plaque, dont certains issus du passé, donneront sans doute envie de lancer son masque par terre et de le piétiner de rage. Et ce n'est pas le clin d'oeil à Halloween III : Le Sang du Sorcier, opus mal-aimé, qui calmera le fan, j'en ai bien peur.
Il n'y a qu'à voir, par exemple, la sous-intrigue indigne du couple homosexuel pour ressentir instantanément un sentiment de gêne, tant son introduction relève d'une sorte de parodie malaisante. Il n'y a qu'à voir les saletés de mômes qui se promènent dans la ville pour avoir immédiatement envie de les baffer et de les crever dans d'atroces souffrances.
On pourrait aller même jusqu'à penser que finalement, le Halloween de 2018 se suffisait largement à lui-même, tant il était maîtrisé et que ses géniteurs semblaient avoir déjà tout dit en un film sur le mythe en l'actualisant.
Mais il y a quelque chose d'inexplicable, dans Halloween Kills, qui contribue à ce que l'on ne le déteste jamais vraiment, même si Green nous apprend que Michael, il n'est plus forcément attiré des masses par l'idée de crever Laurie Strode... Mais seulement par celle de rentrer à la maison.
... Comme E.T. ...
C'est parce que, peut être, The Shape se montre d'une sauvagerie peu commune et que Halloween Kills se montre très généreux tant sur le plan du bodycount que sur celui de la violence graphique convoquée à l'écran. De quoi réjouir l'amateur de barbaque.
Peut être aussi que certains, comme le masqué, se montreront curieux sur le sous-texte du long métrage, qui montre du doigt la véritable faillite de l'institution policière et la folie, au sens propre, que représente la volonté de recourir au concept de milice privée, jetant la bourgade automnale dans un tourbillon aveugle et une soif de justice expéditive...
... Le tout en relation, dans une troisième partie qui ressuscite littéralement le film, avec un début de réflexion sur ce que représente le mythe Michael Myers, tant dans sa symbolique que dans son imagerie à l'écran et son apparente invincibilité.
Une troisième partie qui réserve par ailleurs une surprise de taille qui donnerait presque envie d'attendre Halloween Ends alors même que Michael, mine de rien, commence déjà à tourner en rond.
Même si un personnage du film vient vous affirmer qu'il se déplace en ligne droite.
Y'aurait presque moyen de ne plus trop rien comprendre à ces histoires de direction, si vous voulez mon avis...
Behind_the_Mask... Maiisooon... Maiiisooooon...