Basé le script d'un fan qui voulait établir un lien entre tous les films tout en apportant des réponses au cliffhanger du précédent opus, un sixième film sur Michael Myers est mis en scène en 1994. Trop psychologique, trop long, trop chiant, aux projections-tests désastreuses devant des ados de 14 ans, Halloween 6 retourne en tournage sans certains acteurs principaux (dont un Donald Pleasence ayant entretemps décédé), passe sur la table de montage et se voit charcuter en bonne et due forme pour satisfaire le public-cible. Quarante minutes sont évincées ou remplacées par des reshoots terribles qui rajoutent principalement des plans gore au profit d'une linéarité scénaristique.
Le workprint original n'est pas très reluisant mais a le mérite de proposer quelque chose d'inédit à la saga, appuyant sur le côté ésotérique tout en essayant de lier tous les précédents films entre eux. Sur le papier c'est intéressant, à l'écran c'est catastrophique. Acteurs à la ramasse, direction artistique inexistante, rythme bâtard et musique instaurée n'importe comment : le débutant Joe Chappelle officie un réel seppuku à son propre film en obéissant sagement à la production. Il redécouvrira par ailleurs les joies des reshoots en orchestrant à son tour ceux de Hellraiser 4 la même année (à croire qu'il aimait bosser chez Miramax le con).
Après avoir vu les différentes versions du film, certaines coupes ont été effectivement nécessaires tandis que d'autres s'avèrent tout bonnement stupides (toute la fin avec le Dr. Loomis est supprimée), les reshoots n'aidant clairement pas à suivre un scénario confus où tout s'enchaîne trop vite sans réelle logique. Au final, si cette version Producer's Cut semble être la plus légitime, les deux versions n'en demeurent pas moins stupides et mal écrites, cette histoire de malédiction, de secte et de runes magiques n'étant pas franchement de haute volée dans une saga qui ne méritait pas autant de mésaventures.