Comme indiqué, j'ai vu la Producer's Cut, à savoir la version publiée en 2014, préférée (en tous cas moins détesté) par beaucoup de monde, y compris par le scénariste Daniel Farrands. N'ayant vu que des extraits de la version originale, cette dernière semble être bien plus gore et bourrée de jumpscares, contrairement à celle que j'ai visionnée.
Sans surprise, le film est mauvais. On sent qu'ils ne savaient plus trop quoi faire avec la franchise et le personnage de Michael Myers… déjà qu'ils ne savaient pas quoi faire avec l'homme en noir et la lettre Thorn du précédent volet (ce n'est pas une blague, personne ne savait quelle était l'identité et le but de l'homme en noir introduit lors de Halloween 5). L'homme en noir et le symbole se révèlent donc être liés à une secte : ce sixième opus est donc l'occasion d'insérer un côté mystique que seul le 3, le spin-off, avait apporté jusqu'à présent. Jamie fait aussi son retour, torturée par cette même secte et violée par Michael Myers avec qui elle a été contrainte d'avoir un enfant. L'actrice interprétant Jamie dans Halloween 4 et 5 (Danielle Harris) ne fait cependant pas son retour : pour l'anecdote, n'ayant pas encore 18 ans, elle a dû s'émanciper afin de pouvoir tourner dans Halloween 6, ce qu'elle fit… avant de se rendre compte qu'elle décédait très rapidement et que le salaire proposé ne couvrait même pas les frais de l'émancipation (ça en devient encore moins drôle quand on sait que les frères Weinstein sont derrière tout ça). Quoi qu'il en soit, il est indubitable qu'il y avait matière à faire bien mieux avec le personnage.
Dans ce film, on y suit en grande partie Kara Strode (Marianne Hagan), "la cousine adoptive de Laurie Strode" si j'en crois le wiki de la saga (le film n'est pas très clair sur ce sujet et à vrai dire je m'en moque un peu), ainsi que son fils Danny (Devin Gardner), fréquemment victime des apparitions de l'homme en noir. On pourrait croire que c'est LE personnage étrange du film, le weirdo, mais ce serait oublier la présence de Paul Rudd, interprétant Tommy Doyle (le gamin que garde Laurie dans le premier épisode), toujours à côté de la plaque dans son jeu, espionnant sa voisine quand elle est en petite tenue, contactant la radio afin d'annoncer le retour de Michael Myers, ou encore, en faisant tout son possible pour retrouver le bébé de Jamie et de le garder pour lui.
Le long-métrage a aussi le bon goût d'inclure deux personnages bien détestables qu'on prendra plaisir à voir assassiner. Il s'agit plus particulièrement de John (Bradford English), le mari de Debra *clin d'œil* et donc le père de Kara, abject au possible envers sa fille et son petit-fils ; ainsi que de Barry Simms (Leo Geter), un animateur radio antipathique au possible ! En fait, leurs morts seraient presque trop douces par rapport à ce qu'ils méritent… et peut-être même un peu trop connes : si le présentateur meurt, c'est, grosso modo, parce qu'il s'est trompé de voiture. M'enfin, même si les morts sont nulles, le but de la saga n'a jamais été de faire du gore non plus.
Bon point, le film reprend cependant l'idée que la fête d'Halloween soit "prohibée" vu les événements s'étant déroulés dans la ville les précédentes années. Halloween 4 tentait de faire la même chose sans assumer son délire jusqu'au bout.
Plus le film approche de sa fin, plus il devient tordant puisque dans un premier temps, on apprend que c'est l'ami de Loomis, le Docteur Terence Wynn (Mitch Ryan), qui est l'homme en noir, le chef de la secte. Mais le film devient vraiment génial au moment où il évoque la découverte de Tommy au sujet de Thorn : de l'influence d'une rune maléfique sur Michael. Ainsi, on se retrouve avec l'une des fins les plus WTFesque de la saga, dans laquelle Tommy piège Michael avec des runes de lumières avant de dire à Loomis et Kara : « Le pouvoir des runes l'a arrêté »... Oui ! Cette phrase est dans le film ! Sublime !
Le film se conclut sur la transmission du rôle du Docteur Wynn au Docteur Loomis, le symbole de Thorn apparaissant sur son bras… peut-être pas le choix le plus judicieux que de teaser une suite avec lui vu l'âge de l'acteur à ce moment-là... encore plus quand on sait que l'acteur est mort peu de temps après le tournage. Heureusement que la saga a été rebooté suite à ça.
Bref, Halloween: The Curse of Michael Myers (le titre a été suggéré par le scénariste vu les problèmes de production) est mauvais… mais probablement un poil moins mauvais que son prédécesseur. Disons que là où le 5 ressemblait à un navet, notamment à cause des caprices de Moustapha Akkad, le 6 ressemble davantage à un nanar, ce qui est toujours préférable puisqu'on peut s'en moquer. Sans surprise, la réalisation est sommaire, il n'y a pratiquement rien d'original, très peu de bonnes idées. Après, pour rappel, je parle bien de la Producer's Cut et non de la version originale, qui semble être bien le pire film parmi les six premiers (je ne perds pas espoir de voir encore plus mauvais avec Halloween Resurrection).