mars 2010:
J'aime bien cette pièce. J'aime beaucoup Shakespeare. Il faut être très doué pour ne pas l'aimer. Mais j'avoue que j'ai pris là un chemin bien escarpé : un dvd espagnol sans sous-titres français. Et ma maitrise du vieil anglais est très loin de satisfaire à l'heure de suivre pas à pas les dialogues ciselés des personnages. Nul doute que la poésie et la profondeur de ce que nous raconte Shakespeare me passe au dessus de la tête et m'empêche d'apprécier comme il se doit cette oeuvre. J'ai un souvenir bien plus ému de la puissante traduction de Victor Hugo. Bref, c'est râpé.
Mais qu'en est-il de l'habillage scénique, du décors, du jeu des acteurs, de l'adaptation?
La marque de fabrique toute britannique des studios de Denham se fait sentir sur les maquettes et les paysages. J'ai pensé à ce que raconte Michael Powell dans sa biographie.
Le résultat est en tout cas remarquable car le travail sur les décors s'éloigne suffisamment de l'aspect horizontal et clos d'une scène de théâtre. Le montage, les déplacements de la caméra donnent beaucoup de volume à l'espace également dans sa dimension verticale. C'est heureux.
Les comédiens ne m'ont pas trop impressionné. J'en attendais plus. J'ai même été déçu par Jean Simmons, encore toute jeunette. On assiste à un numéro d'effeminé de la part de Peter Cushing qui vaut le coup d'oeil. Mais les feux sont évidemment braqués sur Laurence Olivier, très convaincant, un grand bonhomme celui-là tout de même! Ici, s'il n'emporte pas totalement mon adhésion, je reste persuadé que cela est dû essentiellement à la barrière de la langue, de ce vieil anglais qui m'a souvent perturbé dans la lecture.
En somme, voilà un rendez-vous raté. Pas grave.