Il y a 14 ans, l’original canadien offrait aux fans de l’horreur un hommage comportant plein de refs aux classiques qu’ils adorent (massacre à la tronçonneuse, evil dead 2, etc) sans jamais tomber dans la copie. Le remake coréen, quant à lui, part donc avec le principal handicap de devoir assumer la copie. Alors si on met de côté le fait que les remakes soient actuellement à la mode en Corée (de l’aveu du producteur du film, pour qui Handsome Guys est le 4eme remake, et qui est en préparation d’un 5éme), ce remake apporte-t-il du neuf ? Sans trop de surprise ma réponse est oui (et vous le saviez aussi, sinon vous ne seriez pas en train de lire une review à 7/10). La volonté initiale de nam donghyup, son réal, était d’y ajouter des thèmes en plus : du fantastique bien pulp, une christianisation naïve de la corée, du mépris de classe et de la violence scolaire, de la comédie slapstick (et ça c’est le plus étonnant car l’original en comportait déjà beaucoup) mais avec des emprunts à l’humour absurde des zaz, d’une part, et au comique de situation propre aux k-dramas (où le sfx de chèvre fait office de rires pré-enregistrés). Le numéro d’équilibriste est périlleux. Le real a, par exemple, longtemps hésité sur la quantité de fantastique à incorporer dans l’appareil (ni trop, ni trop peu). Je suppose que la même question a du se poser dans la méta (qui est également plus accentuée que dans Tucker et Dale). Mais hourra~, le film a traversé le fil, sans tomber. Il s’est même autorisé une jolie exploitation en salle (1,7 millions d’entrées pour un petit-moyen budget d’environ 9 milliards de wons) alors que l’original a injustement était relégué au DTV à peine sorti des festivals, qui seuls l’auront projeté sur grand écran. Handsome guys c’est ce frère cadet que les parents gâtent plus que l’ainé et qui a, par conséquent, quelques raisons d’être un peu envieux. Comme c’est injuste d’avoir raison trop tôt…