Londres, fin du XIXe siècle, un compositeur extrêmement doué, mais torturé par le désir de se renouveler dans son art, a en lui une personnalité plus sombre, qui se manifeste dans les sons stridents. Il devient un tueur qui, à son réveil, ne se souvient plus de rien.
Bien que ça soit tiré d'un roman, Hangover Square renvoie bien entendu à Jekyll & Mr Hyde dans le fait que le personnage principal a un dédoublement de personnalité. Je trouve que c'est une très bonne idée d'avoir placé le film à l'époque Victorienne, où le travail sur la lumière noir et blanc est absolument remarquable. Hangover Square reste surtout connu pour deux raisons ; la force de la mise en scène de John Brahm, pour qui ça sera son grand fait d'armes pour le cinéma, et malheureusement le dernier rôle de Laird Cregar qui, pour donner à son personnage un aspect encore plus dérangeant, a perdu plus de 40 kilos. Ce qui est non seulement très dangereux, mais lui sera fatal, car il ne verra jamais le film terminé. Mais il faut dire qu'au-delà de la présence de Linda Darnell (la jeune femme dont il s'attache) et celle de George Sanders, l'acteur y est incroyable, portant en lui la souffrance du personnage, à lutter contre ses démons intérieurs jusqu'au final fou dans un concert qui tournera très mal.
A l'image de la formidable scène d'ouverture, où nous assistons à un meurtre en vue subjective, Hangover Square est un film assez surprenant, dérangeant dans le sens où i lessaie de nous faire pénétrer dans la psyché de son personnage, et qui propose en sus une excellente musique signée Bernard Herrmann. Noir, c'est du noir...