Hannah Arendt est le personnage éponyme du Biopic de Margarethe von Trotta. Le film se consacre en réalité à la perception philosophique du procès du criminel nazi Adolf Eichmann par Hannah Arendt. La réalisatrice allemande oriente notamment le synopsis sur les réactions controversées qu'a suscité la philosophe allemande en "banalisant le mal". On y découvre un personnage sûr de ses convictions et attristé par la pensée commune et simpliste du peuple.
Nous pouvons comprendre dès les premières minutes que ce film ne deviendra pas un grand classique du cinéma. En effet, la lenteur des plans ainsi que le jeu d'acteur peuvent rapidement ennuyer le spectateur.
Néanmoins, l'oeuvre traite de sujets instructifs et permet de se poser des vrais questions concernant la pensée.
"La pensée, c'est la capacité à distinguer le bien du mal et la dignité à l'abjection (dégradation morale). La pensée ne se situe donc pas dans le savoir ou dans la connaissance."
Si l'on fait l'effort d'interpréter ce constat, on peut finalement supposer qu'il s'agit d'une question légitime et toujours d'actualité dans notre société.
Alors certes, si on veut élargir sa connaissance sur le procès d'Eichmann, il est préférable de consulter des documentaires sur le jugement des nazis mais le film utilise des archives renforçant la véracité des propos et l'immersion du spectateur. Il permet donc à ce dernier d'apprendre des éléments importants sur l'interprétation du récit des faits par Hanna Arendt.
Enfin, au regard des différents conflits historiques majeurs, le film nous rappelle qu'il est nécessaire d'essayer de comprendre les faits et les pensées, en mettant le mépris et la haine de côté, afin d'apprendre de ses erreurs et de pouvoir contribuer à l'amélioration quotidienne de la pensée humaine.
Hannah Arendt ne se classe pas dans les incontournables mais pourra sans doute vous faire réfléchir, si votre coeur vous en dit, malgré une approche parfois simpliste.