Cette énième variation présente quelques intérêts. Par l’emploi massif de musique classique, Hasebe introduit le second degré (le dernier « viol » est accompagné par…L’Hymne à la joie !) et dédramatise la succession de viols, tout cela est « pour de rire ». D’ailleurs, presque tout le monde fornique dans ce film (suspects, collègues…) et les autres y pensent fortement (Kumiko et le lycéen). Les scènes dites chaudes se succèdent à un rythme effréné y compris avec triolisme. L’intérêt du film est de dévier la répétition des viols dont est victime Kumiko vers le fantasme : tout cela n’est-il que rêvé ? L’intelligence du montage notamment sur les scènes de réveil interroge le spectateur qui trouvera sa réponse à la scène finale.
Le tout est filmé correctement avec quelques trouvailles intéressantes (la pièce des masques) et des plans resserrés évitant la complaisance du propos. Agami Ogawa insuffle l’ambiguïté adéquate dans son personnage et Yôko Azusa n’a qu’un petit rôle de contrepoint à la sexualité non assumée de Kumiko.
Osou ! est donc un petit spectacle qui ne se prend pas au sérieux et qui permettra de passer une heure sans ennui.