Un flic, devenu détective, cache sa véritable nature, à savoir qu'il est homosexuel, et va se mettre à traquer un psychopathe qui torture et tue des jeunes hommes eux aussi gays.
Le film est précédé d'une réputation sulfureuse, l'affiche signale qu'il aurait pu être interdit aux Etats-Unis, il a des louanges de la part de Quentin Tarantino et William Friedkin, mais il en résulte un policier au fond assez faiblard, car il semble très référence, sans avoir sa propre particularité.
Hard lorgne beaucoup vers Le silence des agneaux, ou plus encore vers Cruising, où Al Pacino infiltrait une communauté gay pour son enquête policière, mais en poussant un peu plus loin les potards de ce qu'on peut montrer au cinéma, à savoir des hommes nus de face, et des relations homosexuelles poussées, mais dont rien ne laissent croire qu'elles sont réelles.
Je reconnais là l'audace du réalisateur de proposer une histoire aussi amorale, aussi sombre, avec une fin assez surprenante d'ailleurs, avec un film qui semble avoir été fait avec les moyens du bord, mais comment expliquer alors des acteurs qui jouent aussi mal ? En particulier le personnage principal du détective incarné par Noel Palomaria ; d'ailleurs, beaucoup d'acteurs jouant dans Hard figurent pour la première fois devant une caméra, ce qui explique sans doute leur amateurisme. Sans compter une scène de sexe assez ridicule où les deux hommes (je ne précise pas qui) ont l'air de se trémousser dans le lit sans donner l'impression qu'ils baisent (et pas faire l'amour).
Ce n'est pas la question de l'homosexualité qui me gêne, bien au contraire, ni la noirceur du sujet, pas de soucis ; mais j'ai du mal à y voir une copie fatiguée de Cruising, plus offensive du côté du sexe, quand par exemple, l'homophobie des policiers qu'on voit à l'écran est à peine évoquée ?
Grosse déception donc pour ce qui reste un film d'atmosphère, mais loin du choc cinéphile lu ça et là.