L'après Matrix n'a pas été très glorieux pour Keanu Reeves qui a enchaîné malgré lui les films mineurs. Souhaitant légèrement casser son image, il alterne entre être un serial killer dans The Watcher, un salaud de première dans Intuitions ou encore un endetté sans cœur qui s'occupe d'une jeune équipe de base-ball dans ce Hardball tiré du livre éponyme de Daniel Coyle. Un film mineur mais néanmoins sympathique, comportant autant de défauts que de qualités...
Réalisé par Brian Robbins (la comédie Ready to Rumble), le long-métrage suit donc Conor O'Neill, joueur invétéré qui doit à son bookmaker une certaine somme d'argent. Désespéré, il va demander de l'aide à un ami d'enfance qui, au lieu de lui donner l'argent directement, le paie en petites coupures chaque semaine s'il entraîne une petite équipe de jeunes Noirs des bas quartiers au base-ball. D'abord réticent, Connor va vite s'attacher à ces petites crapules aussi vulgaires que sympathiques et remettre peu à peu sa vie en question.
Rien d'extraordinaire à cette classique comédie dramatique sous fond de rédemption, de sport et de valeurs, prévisible jusqu'à la moelle avec en guise de final un joli drame sur fond de critique sociale urbaine pas nécessairement utile. Keanu Reeves s'avère malheureusement inégal, entre l'excellent jeu naturel qu'on lui connait et le cabotinage du mec bourru (et bourré) qui lui sied mal. À ses côtés, une bande de garnements black tous aussi attachants les uns que les autres, à l'aise devant la caméra et particulièrement convaincants.
Le film joue donc la carte du déjà-vu tout en mettant comme point de départ une maladroite histoire de loser aux prises avec des gangsters, noircissant le ton du film et l'empêchant de demeurer clairement familial. On aurait donc préféré un 'simple' film sportif, plus classique et peu original mais qui aurait été plus efficace. Reste de Hardball une jolie histoire avec des rires, de l'émotion et quelques parties de base-ball réussies. Sans plus.