Bas de game.
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"Mais comment vont-ils ramener Chev Chelios dans la suite ?" Cette question existentielle, que les amateurs du diptyque Crank ont pu légitimement se poser à la fin du second opus, trouve désormais ici une réponse officieuse via cet Hardcore Henry, actionner nerveux et inventif s'étant fixé le pari d'en mettre plein la tronche au spectateur de la manière la moins ininterrompue possible.
Objectif pleinement atteint (au risque, il est vrai, de fatiguer à maintes reprises son auditoire) pour cette aventure frénétique au cœur d'une Russie urbaine (bien qu'un encart plus bucolique soit également au rendez-vous) qui nous fera aussi bien découvrir ses transports en commun que ses lupanars, avant d'inévitablement en refaire la décoration à l'arme lourde, au service d'un scénario ne dépassant guère le stade de celui de la damsel in distress (le ton ouvertement videoludique de l'ensemble ne pousse cependant pas au chipotage à ce niveau), mais tellement riche en péripéties et ressources qu'il trouve constamment le moyen d'éviter la redite et de varier les plaisirs, même sur un terrain aussi dépouillé qu'un immeuble désaffecté comme l'Europe de l'Est sait en offrir à longueur de DTV, en jonglant sans cesse entre gunfight, baston à mains nues, course-poursuites à pattes (lorgnant vers le parkour) ou motorisées.
Un éventail de disciplines de l'extrême pleinement exploitées dans le film, très généreux en tripailles et hémoglobines, joyeusement boosté par la multi-performance délirante de Sharlto Copley, à la fois sidekick, running-gag et cerveau de l'histoire. On peut vraiment dire qu'il s'éclate dans le rôle, tout comme l'antagoniste principal à la punchline facile, Akan, semblant sortir directement d'un comic book destroy (littéralement d'ailleurs, le personnage ayant droit à son origin story en BD). La mignonnette Haley Bennett n'est pas le personnage le mieux exploité de cet univers de mecs, aux bikeuses sexy aussi peu devellopées que moulées dans leur combi, mais apporte un charme certain à l'ensemble. Une galerie de perso globalement réussie pour graviter autour du mutique Henry, tout à l'honneur d'une équipe n'ayant donc pas tout misée sur le Doom-like et proposant un film qui serait probablement presque aussi fun présenté de manière plus traditionnelle.
Pour parfaire, et parce que le réal' ne vient pas du vidéo-clip pour rien, Hardcore Henry est accompagné d'une B.O. du tonnerre, notamment un titre signé Biting Elbows, My Woman, servant une séquence d'action qui déchire comme il faut, une fusion son/image à furieusement donner l'envie de pogoter dans la salle!
Réjouissant.
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Créée
le 14 avr. 2016
Critique lue 270 fois
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