Bas de game.
Hardcore Henry est un film entièrement tourné en caméra subjective : les prises de vues sont celles du personnage principal, et le spectateur a la sensation de l’incarner. Oui, et donc ? On court,...
le 22 juil. 2016
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Comment résumer Hardcore Henry ? Ce film est une expérience entière dans sa réalisation. Premier film d'action diffusé au cinéma (ce qui exclut donc Hotel Inferno sorti en direct to dvd et toutes les productions internet) entièrement en vue subjective, on attendait à la fois pas beaucoup et énormément de ce film.
Déjà première chose à dire le scénario : ce scénario est un prétexte pour nous montrer un cyborg dézinguer du soldat russe par dizaines. La base est balancée en 5 minutes chrono pour nous balancer 1h30 d’action et d’adrénaline non-stop avec des personnages tous aussi barrés les uns que les autres (mention spéciale à Sharlto Copley et son junkie Jimmy ainsi que Tim Roth pour son rôle de père totalement borderline). Le scénario peut être résumé en 3 mots : Super Mario Bros. Gentil avoir copine. Méchant capturer copine gentil. Gentil aller tuer méchant pour récupérer copine. Tout con n’est-ce pas ? Bon, des retournements de situation nous font bien comprendre que tout ne va pas se passer comme prévu. La narration emprunte énormément au jeu vidéo, que ce soit par ses retournements de situations qui sont présentés comme on aurait dans un Metal Gear Solid, une piqure d’adrénaline pareil à l’absorption d’un pouvoir dans un Bioshock, certaines scènes de gun fight se passant de la même manière qu’un certain niveau en moto dans Call Of Duty Black Ops, ou même un méchant ressemblant à Dante de Devil May Cry (à moins que seul moi le pense ? Boarf, pas si grave). Tous les problèmes qu’on reprocherait à un film classique sont expliqués ici par exemple Henry ne parle pas. Dans un film normal, ça détruirait l’empathie qu’on a pour le personnage, il ne s’exprime pas, il sait des choses qu’on ne sait pas et ce genre de choses, là on explique ces deux problèmes par des solutions collant parfaitement au contexte : le manque de temps pour l’installation d’un module vocal et une amnésie totale de sa vie passée. Les antagonistes de ce film en prennent toujours autant plein leur grade, et oui, il ne fait pas bon vivre d’être le pire ennemi d’un cyborg à la recherche de sa copine. On assiste ici à une montée crescendo de violence et de vitesse extrêmement vive et rapide, et ça, même le générique nous le montre.
La réalisation est irréprochable, on est jamais perdu, Henry bouge assez peu la tête, en tout cas juste assez pour nous embarquer dans un réalisme incroyable. Car oui, le but premier de cette réalisation, c’est ça, être assez réaliste pour qu’on se croie être Henry, s’identifier assez au personnage. Et sur ce coup ça marche. Ça bouge assez pour qu’on nous montre qu’on est bien un personnage et non pas une caméra qui se contente de suivre l’action, et ça bouge pas trop pour qu’on n’ait pas à vomir à chaque séquence de combat à main nues. Je vous mets au défi de trouver plus de 10 faux raccords, tellement tout est contrôlé. Toutes les ellipses de ce film sont très bien gérées car trouvées trop nuisible au rythme ou pour expliquer plus facilement le scénario (si si) ce qui est un bon point de plus. Les scènes d’action sont pour la plupart accompagnées d’une musique qui est toujours totalement adaptée. On a le droit à du Queen (Don’t Stop Me Now, tellement adaptée à la scène <3), à du Biting Elbows (groupe de musique du réalisateur, Ilya Naishuller), à du Frank Sinatra (repris par Sharlto Copley de manière tellement cool).
Niveau acteurs en fin de compte, on a Henry qui… bah on ne peut pas trop savoir en fait : il ne dit rien et on ne voit rien de son visage. Enfin si, il se bat bien, vise bien et sait faire des doigts quand il faut. On a un Sharlto Copley qui s’éclate (et ça se voit) dans son rôle de Jimmy, Tim Roth… Bah du peu qu’il est là, est convainquant et le méchant (joué par Danila Kozlovsky) est juste ultra charismatique. Haley Benett qui joue la copine -enfin plutôt femme mais bon passons- sait jouer à la perfection la princesse en détresse jusqu’au bout.
Donc voilà, Hardcore Henry est plus qu’une simple expérience jetée au hasard pour faire plaisir aux fans de jeux vidéo à la Battlefield et a ceux qui s’intéressent au ciné expérimental, c’est un film qui tente de toucher un public le plus large possible en mélangeant les genres, tantôt l’action pure et dure, la comédie (musicale parfois) et le film de science-fiction. Regarder Hardcore Henry c’est accepter d’entrer dans 1h34 de course poursuite non-stop ultra-violente et subversive, faisant une lettre d’amour au jeu vidéo et aux films d’action de ces 15 dernières années. Alors je dis oui à Hardcore Henry, un grand OUI. Allez voir ce film si vous aimez l’action décomplexée ! Ne vous laissez pas rebuter par son aspect très étrange ! Par contre, faites attention, si le film a subi une interdiction aux moins de 16 ans, c’est qu’il y a une très bonne raison pour ça.
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Créée
le 17 avr. 2016
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