SF fauchée, baveuse et obscure saturée d'un filtre rouge orange agressif et petit film culte en vhs, Hardware est une sorte de mixe entre Terminator et Halloween qui vaut son coup d'oeil. Le monde extérieur n'est plus qu'un désert post-apocalyptique très commode pour le budget et chaque survivant se terre dans un New York qui si je me souviens bien se résume à 1 appartement. Un huis-clos en somme.
Un soldat en patrouille dans le désert trouve une tête de robot Mark 13 (référence biblique), série défectueuse de robot militaire, et l'offre à sa copine, Nay. Nay est une artiste contemporaine du néo-futur cyberpunk et vit le plus souvent seule. Elle expose son joli cadeau telle une sculpture parmi ses propres œuvres très "compressions métalliques", non sans avoir peint une moitié de son crâne d'une bannière étoilée. Problème, la tête se réveille et commence à trouver ce qui lui manque avec les œuvres avoisinantes de Nay qui ont l'air de lui convenir à merveille. La jeune effarouchée se retrouve bientôt enfermée chez elle face à une bête de plus en plus efficace.
Hardware est dans mon souvenir une petite pépite dystopique et cyber-punk pas si creuse qu'il n'y paraît, suffocante et terriblement oppressante où la gestion de l'espace et la claustrophobie sont très bien gérées, un peu comme une scène finale de Terminator qui n'en finit pas, si ce n'est que la machine doit d'abord se rassembler pour être efficace, ce qui ne l'empêche pas d'attaquer dès que possible. Le filtre rouge finit par s'immiscer dans vos neurones et le Mark 13 est, jusqu'à ce que je le revois, un modèle de machine à tuer mu par un bon mixe de maquettes et d'un brin de stop motion (je crois, plus sûr...), terriblement pompé sur le T800 certes, mais efficace, sur une BO métal joliment caractéristique et adéquate.