Hardware est le fruit d'un travail expérimental de Richard Stanley. Jeune réalisateur à l'époque, il parvient de suite à marquer les esprits des initiés au genre grâce à ce premier film. En effet, Hardware reprend certaines notions affiliées à la science-fiction, au cyberpunk et à la dystopie. Des genres incitant à la réflexion sur la condition humaine et de la perception du monde qui nous entoure.
Hardware met en avant un univers post-apocalyptique, au cœur d'un désert aride et rouge, où la population locale a subi les fatalités d'un mystérieux cataclysme et qui survit par la recherche et revente de matériaux de base. D'emblée, on ressent les inspirations des monuments du genre. On ne peut pas s'empêcher de penser à Stalker de par le contexte du film mais également les premières minutes de contemplation d'un désert monochrome. Puis viennent s'ajouter les fabuleux décors du côté urbain. Avec trois francs six sous, le réalisateur et son équipe constituent un décor d'une richesse stupéfiante rappelant agréablement l'inégalable Blade Runner. Le jeu sur les couleurs est permanent et on ne peut s’empêcher de ressentir l'âme et les ambitions qui habitent le film.
La présence de ce cyborg aux aspirations mortifères rappelle Terminator et vient ajouter une nouvelle attention au film ; celle de l'homme en situation de danger et de ce qu'il est prêt à faire pour s'en sortir. L'ambiance "métallique" et crade du film évoque également, pour ma part, la planète Tatooine dans Star Wars...
La musique du film se marie parfaitement avec le contexte ; la scène d'introduction est une merveille.
Malgré toutes ces références, Hardware tient une véritable identité qui fait de lui une oeuvre à part entière, un tout parfaitement cohérent, une autre référence du genre. A mes yeux plus fort qu'un New York 1997, je le recommande donc chaudement ! Hardware est un film injustement méconnu, aux ambitions débordantes, un bijou intemporel qui ravira uniquement les passionnés du genre et qui présente Richard Stanley comme un réalisateur au potentiel affirmé.