Ils sont beaux mes mineurs

Bof, je me suis assez ennuyé.

Faut dire qu'on a vite fait le tour du sujet. Il reste bien quelques passages intéressants (où l'on voit à quel point ça peut vite monter en folie toutes ces histoires) mais le fond reste inchangé et l'histoire au final peu intéressante car constamment entre-coupée par des gens qui disent les mêmes choses. Là où j'ai été le plus ennuyé, c'est lorsque la réalisatrice trouve bon de montrer la misère... parce que les mineurs, ils sont moches, ils puent, ils sont malheureux mais en fait ce sont des gentils et les méchants ce sont les méchants gouverneurs et autres patrons. Je ne doute pas qu'ils en bavent mais un peu de nuance ou au moins un peu de distance n'aurait franchement pas fait de tort.

Visuellement, c'est plutôt sympa, surtout pour qui aime, comme moi, le grain typique des 70's. Les intervenants ont de bonnes gueules, dommage qu'ils n'ont pas forcément le charisme qui va avec : c'est-à-dire qu'ils sont à peu près tous chiants à écouter sauf quand ils chantent (ah en plus il chantent bien nos moches mineurs, c'est que, décidément ils sont sympas). La caméra suit bien tout le monde, les gentils comme les méchants, et c'est agréable de voir comment la réalisatrice arrive à fourrer son nez partout sans que personne ne la vire voire même sans que personne ne regarde cette fichue caméra ! À croire qu'ils ont tous l'habitude d'être sous les feux des projecteurs, un peu comme les stars éphémères de la télé-réalité d'aujourd'hui. Mais bon, je me souviens qu'un prof qui faisait des docu m'a dit un jour que c'est souvent plus simples de filmer les gens qui n'ont pas accès à la télé, parce qu'ils ne connaissent pas, justement, le pouvoir de la caméra. C'est sûr que les barakis d'hier ne sont pas ceux d'aujourd'hui (le compte dans le rouge, mais chaque membre de la famille a son propre Iphone-machin).

Bref, c'était trop misérabiliste, ça manquait de distance ; dommage, parce que, vivant dans le Borinage, j'ai une affection toute naturelle pour les gens qui travaillent dans les mines (formulé ainsi, j'ai évité le jeu de mot douteux, m'voyez?).