TA GUEULE TA GUEULE TA GUEULE
On avait mine de rien la recette pour un bon vieux téléfilm Disney Channel avec tout ce qu’on aime, à commencer par le personnage principal : la fille qui est une « vraie » artiste (elle espionne des gens et poste des ragots sur un blog ATTENTION), qui rage quand son cuisinier ne lui fait pas un sandwich aux tomates comme elle les aime, et qui a toujours une nounou a quinze ans. On ne peut que l’adorer ! Le film nous raconte sa passionnante quête pour devenir la bloggeuse attitrée de sa classe. Et nous dit que c’est pas bien d’espionner les stars (mais les gens normaux on peut, tout le monde s’en fout).
Le personnage principal m’a insupporté comme rarement. Je suis peut-être un peu biaisé parce que c’est la rousse de Waverly Place, que je ne supportais déjà pas dans cette série, mais vraiment là elle méritait des tartes. On suit mine de rien un schéma assez similaire à ce grand film qu’est La Fabulous Aventure de Sharpay : le personnage principal est une grosse pourrie gâtée avec des rêves débiles, qui va faire quelque chose de pas bien pour arriver à ses fins et finit par VENDRE SON ÂME au lieu de rester intègre comme elle l’était au début du film (hum). Pendant ce temps, la lobotomie de votre fille de 13 ans se passe très bien, merci.
Bon et bien sûr le film suit un schéma prévisible de A à Z, chez Disney Channel ils aiment bien sodomiser leur public en leur revendant continuellement le même film après avoir juste changé les acteurs et le nom des persos. Il y a donc le moment traditionnel où la vérité éclate, où tout le monde lui en veut, et je dois dire que j’ai trouvé ce moment assez jouissif parce que cette pauvre rouquine s’en prend plein la gueule pendant un long moment avant que tout ne se résolve (en + /- trois minutes quand même !) : la star qu’elle espionnait l’engueule, ses amis la lâchent, sa nounou l’abandonne, sa mère l’engueule, son père découvre la vérité et l’engueule… J’ai vraiment pris un plaisir sadique sur le coup, dommage que la fin ne m’ai pas donné satisfaction jusqu’au bout.
Ce qui est marrant c’est que tout le monde est persuadé que Harriet est une vraie écrivaine, genre prix Nobel de littérature. Comme son père producteur de films qui lui dit que ce qu’elle écrit est meilleur que la plupart des scripts qu’il reçoit, et après on se demande pourquoi le cinéma hollywoodien va si mal avec de tels producteurs. J’aime aussi les petites citations d’auteurs en mode name dropping, un peu comme dans Le Geek Charmant, on lâche trois noms pour faire connaisseur et après on te fait croire que le blog de la fille c’est du top niveau littéraire.
Je me dois de mentionner l’humour du film, à base de gags savoureux, comme la fille qui fait de la chimie, (est-ce que tout va exploser ?? Mystère !!), ou le bon vieux coup du gâteau qui passe et que les personnages se prennent.
Alors c’est du DCOM classique comme on l’aime, on rit bien devant la prévisibilité et/ou la connerie des situations, on se bouche les oreilles pendant les chansons, on facepalm quand on nous assène la morale bien nauséeuse… L’ensemble est assez savoureux, je dois dire.