Dans ce film, on voit Emma Watson en robe de soirée descendre des marches d'escaliers. Cette scène, qui a sans aucun doute marqué nombres d'individus mâles de l'époque et encore aujourd'hui, mériterait à elle seule cinq points dans la notes et cinquante points pour Gryffondor, mais restons objectif tant que possible.
Première déception de la saga, et ce déjà à l'époque de sa sortie. Après une réussite tonitruante d'Alfonso Cuaron, le discret et peu connu Mike Newell (Quatre mariages et un enterrement, Donnie Brasco, Prince of Persia : Les sables du temps) entre en jeu... et pas de la meilleure des manières. De fait, le début du film, plutôt réussi avec la mort du jardinier et la débandade de la coupe du monde de Quidditch causée par les Mangemorts, poursuit sans transition avec l'arrivée dans l'école, la coupe de feu et tout ce qui s'ensuit. Je n'ai pas l'habitude de faire cela et n'aime pas le faire pour diverses raisons, mais je suis ici obligé de faire la comparaison avec le livre : pas loin de 250 pages ont disparus lors de l'adaptation, notamment un passage fameux chez les Dudley avec Fred et George venus chercher Harry. J'avais à l'époque fondé de grands espoirs sur l'adaptation de ces passages qui ont finalement été simplement passés sous silence pour mon plus grand désarroi.
Le petit coup de gueule personnel et intempestif étant passé, concentrons-nous sur autre chose : l'image. Depuis le début de la saga, et ce en raison de la particularité du monde qu'elle décrit, l'image a un rôle crucial ; compris trop tard par Colombus, magnifié par Cuaron, le rôle de l'image est ici malmené par Newell : l'univers est assez fade mais pas à la manière des deux premiers films dont on perçoit la volonté de bien faire et de rendre fidèlement l'univers. Le Magyar à pointes est complètement raté (désolé, mais les deux traits de flammes sortant distinctement de sa mâchoire comme deux jets sortis d'une bonbonne de gaz, c'est pas des masses crédible), l'univers glacial et assombri du troisième opus a été laissé au placard, sans doute avec les infographistes d'ailleurs.
Cela étant, il faut tout de même souligner l'impressionnante transformation de Voldemort et le rôle particulièrement réussi de Brendan Gleeson en Mad eye.
Malgré une déception certaine, ce film se laisse regarder, même s'il accuse trop de longueurs, un final déroutant et une dose de "teenage movie" qui m'a déplu, bien que l'âge des protagonistes la justifie. J'espère que le cinquième du nom va relever la barre mais si j'en crois mes souvenirs, il y a peu de chances...
Mais bon, Emma Watson qui descend des marches d'escaliers, quand même quoi !!
Le Prisonnier d'Azkaban, c'est ici :
http://www.senscritique.com/film/Harry_Potter_et_le_Prisonnier_d_Azkaban/critique/47683816
Et la rétrospective, c'est là :
http://www.senscritique.com/liste/Retrospective_de_mon_enfance_1_la_saga_Harry_Potter/950943