Similaire à La Chambre des secrets par son grand écart entre la joie et le drame, la Coupe de feu est longtemps restée pour moi un film dont je n’avais pas un souvenir aussi marquant que le premier ou le troisième. Pourtant, à chaque visionnage, je ne peux m’empêcher de l’apprécier un peu plus, tout en restant moins enthousiaste que pour les précédents.
Toujours en pleine croissance, nos héros gagnent un peu plus en profondeur, alors que paradoxalement, Daniel Radcliffe a quelques moments de baisse de niveau. Mais au niveau du trio, Mike Newell a bien illustré la tension qui pouvait y avoir, et comme les scènes avec ce dernier sont majoritairement celles qui portent l’histoire, la direction d’acteur n’est pas tant à blâmer que ça.
C’est devenu une habitude, la vie à Poudlard est très bien illustrée dans ces adaptations. Le Prisonnier d’Azkaban nous montrait surtout la nature environnante et un Pré-au-lard des plus attractifs, le volet suivant se concentre sur l’intérieur du château. Les scènes purement scolaires sont souvent jouissives, que ce soit l’étude avec Severus Rogue ou le cours de danse avec McGonagall. Hélas, dû à l’omniprésence du climat « Tournoi des trois sorciers », l’aspect école de Poudlard finit par disparaitre, et j’ignore s’il s’agit d’un problème du roman ou du film.
Le traitement des trois tâches parait du coup assez rapide par rapport aux scènes de vie quotidienne. En elles-mêmes, ces tâches sont cependant réussies, avec des dragons reproduits efficacement et des décors abyssaux très sympathiques. L’aspect plus sérieux du tournoi est lui aussi bien reproduit, montrant un ministère non dénué de reproches, et préparant sans doute le terrain pour la suite.
Avant d’aborder le point le plus dramatique de La Coupe de Feu, quelques aspects plus légers : Les scènes presque romantiques avec Harry sont légèrement gênantes, bien que l’on n’ait pas la voix niaise du comédien de doublage français (qui gâchait souvent le jeu d’acteur de Daniel Radcliffe en VF). Je suis loin d’être un partisan du tout en VO, mais la version originale du tome quatre est très bien foutue, avec un accent français (et quelques phrases) pour Beauxbâtons des plus seyants. Ces traits participent assez au réalisme du film.
L’humour, l’ambiance de camaraderie et les quelques enjeux minimes dont je parlais avant tranchent radicalement avec la fin cruelle du film. Cela fait longtemps que je n’ai pas relu (pour une énième fois) la saga littéraire, donc je ne saurai dire si c’était aussi brusque dans le livre. Mais toujours est-il que cela explique peut-être pourquoi La Coupe de Feu me marque un peu moins, alors que le film est objectivement bon, certes sans atteindre le niveau des précédents.