Quand j'ai vu ce film la première fois, je n'avais pas lu le bouquin (après la mort de Sirius dans le tome 5, l'ado que j'étais fut légèrement dégoûtée..) Je l'avais trouvé passablement divertissant même si je n'avais pas tout comprit (faut dire que c'est la première fois que je regardais une adaptation de HP sans en avoir lu le livre avant, ET LA DERNIERE D'AILLEURS!) parce que, comme à son habitude (et ce depuis le 3ème tome), le réalisateur a estimé préférable de zapper le plus important au profit des effets spéciaux..
Ce soir, après deuxième lecture du tome 6, je décide de revoir l'adaptation de Yates dans l'espoir de me faire une idée plus concrète de sa réalisation. Conséquence: on passe de 6 à 4 pour plusieurs raisons:
- tout le passage concernant la venue de Dumbledore chez les Dursley a été remplacé par une scène minable où l'on peut constater que Harry est en proie à ses pulsions d'adolescent en crise (SURTOUT QUE C'EST HYPER IMPORTANT POUR LA SUITE!) Après tout, quoi de mieux que d'aller draguer une serveuse après la perte de son parrain, et d'aller se balader innocemment dans Londres alors que Voldemort a, une fois de plus, essayer de le tuer? On doit donc se coltiner ces 5 minutes d'incompréhension totale, alors que les verres de Dumbledore agressant la famille de Harry auraient été plus amusant.
- les histoires d'amour en deviennent lassantes. Déjà que le couple Ron-Hermione-se-tournant-autour est moyennement lourd dans le bouquin, Yates en fait une montagne infranchissable, nous imposant de l'évidence à en vomir, des pleurs et des bisous toutes les dix minutes. Jusqu'au bout d'ailleurs, même durant la dernière scène ("Ron l'accepte, que tu sortes avec Ginny, hihihihi")
- Pourquoi c'est un Neville déguisé en marin qui sert à boire pendant la fête de Noël?
- Tout le passage sur la vie de Voldemort est évidemment zappé, sans parler de l'explication des Horcruxes qui elle, a été sauvagement bâclée.
- le ton léger qui persiste tout au long du film est trop lourd. Résultat: alors que dans le livre, le ton grave ayant été amené petit à petit (si bien que lors de l'escapade dans la grotte, notre cœur bat au rythme du sorcier à lunettes); dans le film, on ne vit pas ce passage avec la même trouille. On a même droit à un petit clin d'oeil au Seigneur des Anneaux lorsque Harry émerge de l'eau et voit son directeur jouer avec le feu pour impressionner les Inferi ("Vous ne passerez paaaaas!")
Yates a franchement misé sur le côté fanatique des spectateurs par rapport aux acteurs (et non par rapport à l'histoire) pour mieux vendre cette bouse innommable. Écœurant.
Pour finir, j'explique mes 4 points: Alan Rickman, comme toujours (même si son rôle n'est pas aussi bien mit en valeur que dans le bouquin) et un Tom Felton impressionnant.