Alfonso Cuarón s’approprie parfaitement le 3ème opus des aventures du jeune sorcier et y imprime durablement sa marque. C’est un vrai plaisir que de regarder le prisonnier d’Azkaban, qui sait respecter l’ouvre originale tout en s’isolant complètement des autres films : il est un film à part entière. Son ambiance très travaillée, plus sombre, plus gothique et plus adulte le démarque fortement des deux opus précédents bien gentils. De plus la réalisation se veut plus inventive, les angles de caméras plus créatifs.
Avec ce film, Harry Potter se rattache davantage au monde réel et nous permet de mieux nous identifier : davantage de parallèles sont crées entre les deux mondes, exits les vêtements 100% sorciers d’un autre âge, on distingue enfin l’uniforme de classe et la vie entre les cours. Le décor n’en est pas moins magique, l’interprétation de l’univers de J. K. Rowling se veut ici plus mature, et moins heroic fantasy pour les petits.
De plus Cuarón étaye la construction de l’intrigue par un véritable sens du détail : ainsi le passage du temps est constamment mis en scène, que ce soit par le Saule cogner et les saisons, le flétrissement dû aux détracteurs ou les passages caméras au niveau de la grande horloge. Et tout ceci contribue à une cohérence d’ambiance avec la séquence finale de la traversée du temps.
Malgré encore quelques accords, les jeunes acteurs commencent à vraiment faire leurs preuves et ne desservent pas l’excellent jeu des vétérans, à commencer par Gary Oldman et Alan Rickman. L'arrivée de Michael Gambon en Dumbledore, remplaçant feu Richard Harris, se passe parfaitement bien car elle correspond également à un léger basculement de la vision de ce protagonniste.