Et bah je suis bien embêté ...
Le travail d'Alfonso Cuarón est bien meilleur que dans mes souvenirs.
Je pense que mon jugement est biaisé dès le départ, à l'époque le 3 me répugnait car trop sombre, trop dépressif, on sort de cet univers naïf de l'enfance pour entrer dans l'adolescence, dans quelque chose de plus mature, saupoudré de dépression et de noirceurs, car du début jusqu'à la fin les décors ne sont que ténèbres jusqu'au pensées d'Harry. Donc, quand on le voit prendre son pied lors de son envole avec Buck c'est un instant de bonheur inimaginable.
Je disais donc que mon jugement est biaisé, car désormais j'ai une préférence pour ce troisième opus que le deuxième, peut-être qu'en prenant de l'âge on gère mieux ce basculement au point de plus apprécier ce troisième opus.
Oublions cette subjectivité. Il faut dire que techniquement Harry Potter and the Prisoner of Azkaban a de bonnes raisons d'être considéré comme le meilleur de la saga. Pour commencer, les transitions sont enfin bien construites, fini ces moments où nous regardons Harry un peu pensif puis voir soudainement apparaître ses amis sortis de nul part. Fini ces fichus deus ex machina sous prétexte que "c'est la magie", ils deviennent presque exaspérants quand on grandit (cela dit, il y en a un ou deux mais ce n'est pas putassier). Cuarón ne se contente pas de nous balancer des créatures sans queue ni tête issues du l'univers, elles ont toute une porté allégorique, les détraqueurs c'est la dépression ceux qui aspirent une partie de notre âme pour nous faire vivre nos pires moments de désespoirs, Buck lui incarne la dignité dont seul Harry est capable de l'apprivoiser, Peter Pettigrow c'est un rat, les rats sont réputés pour être intelligent mais c'est aussi des êtres sales, impures, qui n'ont que très peu de loyauté. J'aime aussi la thématique de la peur que l'on doit combattre, cette thématique est présente dans tous les films de la saga mais elle est davantage accentuée dans celui-ci notamment par l'usage de l'épouvantard ou encore Harry qui doit affronter son pire cauchemar. Cuarón nous offre aussi des petits plans séquences d'une technique incroyable pour l'époque. J'aime beaucoup l'introduction du film, ainsi que ses décors ténébreux et plus particulièrement celui du train qui fait émerger un instant d'incompréhension, de mystère suivi d'un refroidissement total du train puis, sous des yeux ébahis, une glaciation instantané des vitres, des souffles glaciaux et enfin voir apparaître lentement le fascinant détraqueur.
Donc oui j'aime plutôt bien ce métrage, bon la fin crée une incohérence puisqu'elle duplique les personnages (lorsqu'ils font l'usage du retour dans le passé) mais pour le bien du scénario on va fermer les yeux, c'est pas bien grave, on ne va pas ramener notre science merdique.
Je dirais donc que l'enfant en moi préférera le 1 et le 2 et l'adolescent le 3 et certainement le 4.