Après avoir réalisé « Harry Potter à l'école des Sorciers » et « Harry Potter et la Chambre des Secrets », Chris Columbus dit stop. Il est resté trop longtemps en Angleterre loin de ses enfants et souhaite arrêter là. Néanmoins il ne quitte pas totalement le navire et devient producteur. Une short-list est alors établi pour lui trouver son successeur. Kenneth Branagh (Gilderoy Lockhart) fût envisagé. Guillermo Del Toro fût approcher, mais refusa. Il glissa quand même un nom aux oreilles de la Warner Bros. : Alfonso Cuaron. De plus la romancière J.K. Rowling a vu et apprécié son dernier film Y tu mama tambien (un road movie sur des adolescents) et adoube ce choix. « Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban » sorti donc en 2004, soit deux ans après son prédécesseur.
Il faut que je le dise maintenant et de toute façon ce n'est un secret pour personne, Alfonso Cuaron a réussi à faire de ce Harry Potter (une œuvre dans une saga) une œuvre personnelle et c'est le seul à l'avoir fait. Malheureusement pour moi ça n'a pas marché même si je reconnais la qualité du film. Je le vois comme le vilain petit canard dans l'ensemble de la saga.
Alfonso Cuaron à sa mise en scène bien à lui. On le voit avec ses teintes beaucoup plus sombre et bleuté que dans les premiers opus, sans compter ses nombreux plans séquences très bien travailler. Il change aussi littéralement l'univers dans lequel ce trouvait Harry Potter et ses amis. Fini les uniformes, place à la personnalisation des tenues et donc à l'identification des personnages. Changement de look aussi pour certains protagonistes comme le professeur Flitwick ou le portait de la Grosse Dame. Le plus marquant reste de le personnage de Albus Dumbledore. Richard Harris nous a quitté avant la sortie en salle du second opus et il a été remplacer par Michael Gambon qui nous campe un Dumbledore moins ronflant, mois moyenâgeux, pour un plus grand sorcier dont la puissance n'est plus à prouver.
Les points cités précédemment sont les points positifs des changements apportés par Alfonso Cuaron. Mais les Potterhead ne voyait pas ça, ils voyaient surtout le négatif comme le fait que le film ne respecte pas point par point l’œuvre original. Parce qu'il faut quand même le dire, « Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban » est le film qui rapporta le moins au box office mondial de toute la saga. Par exemple la non explication sur l'évasion de Sirius Black de la prison d'Azkaban ou encore la non explication sur le Patronus de Harry. Personnellement je rejoins ces critiques sur la scène du Magicobus que je trouve inadaptée à l'univers. J'aurais préféré en savoir plus sur les Animagus. On peut ajouter à ça des effets spéciaux douteux surtout sur le loup-garou ! J'ai rarement vu des loup-garous aussi mal fait à l'écran...
Je terminerais sur Cuaron en disant que le mec à eu le cran d'apporter sa patte sur une œuvre ancrée dans une saga et que logiquement il fallait s'attendre à une division chez les fans sur ceux qui espérer une adaptation fidèle et ceux qui n'en attendais rien. Ce que j'ai préféré dans ce film c'est le traitement de la crise d'identité en période d'adolescence (Y tu mama tambien) pour les protagonistes et notamment Harry. La scène où il ne se reconnaît pas et croit voir son père en est l'exemple parfait.
Pour la musique c'est toujours John Williams au commande. Il s'adapte bien au réalisateur et non sert une bande son complètement différente des deux précédentes, plus varié et plus groovy.
On notera une nette amélioration de Daniel Radcliff (Harry Potter), Rupert Grint (Ron Weasley) et Emma Watson (Hermione Granger). Les deux années d'attente non pas servi à rien à ce que je vois. Les seconds rôle sont toujours très bien servi avec d'excellent acteurs comme Alan Rickman, David Thewlis et Gary Oldman.
De toute façon que vous avez aimé ou non ce Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban, car c'est celui qui divise le plus, n'oubliez pas que « Harry Potter et tous ses amis sorciers sont tous allés tout droit en Enfer pour avoir pratiquer de la sorcellerie ! » comme le dit Ned Flanders dans Les Simpson (saison 12 ; épisode 18).