Le troisième volet des aventures d’Harry Potter est le début d’une révolution. Pour la première fois, un nouveau réalisateur prend les rênes de la plus magique des sagas. Est-ce que ce changement peut être qualifié de bénéfique au récit dans sa globalité ?
En un sens oui.
Alfonso Cuarón, vénéré entre-temps pour son « Gravity », livre une nouvelle vision de Poudlard, une approche où les menaces sont plus concrètes, où les héros ne sont plus filmés comme des enfants mais comme des pré-adolescents. Harry, Ron et Hermione ne portent plus sans arrêt leur petite robe de sorciers, ils adoptent un style plus décontracté comme n’importe quel étudiant britannique. Ce que Cuarón a aussi apporté à la saga, c’est un style plus recherché, un peu moins commun que celui de son prédécesseur. Des premières images aux derniers instants du générique, tout est magnifiquement travaillé.
Comme pour les deux premiers films, « Le prisonnier d’Azkaban » commence chez les Dursley. Une introduction délirante et haute en couleurs mais loin d’être essentielle pour la suite. La vie d’Harry chez sa famille adoptive commence à tourner en rond. Heureusement, le magicobus fait bien vite son apparition. Cette courte scène relève du génie. C’est très drôle, visuellement surprenant et reste plutôt mystérieux. J’aurais beaucoup aimé revoir le bus des sorciers avant la fin de la saga.
Mais le plus important reste l’école de magie.
Nouveaux professeurs, nouveau Dumbledore, nouvelles créatures et nouveaux artefacts sont de la partie. La carte du maraudeur reste l’un des objets magiques que je préfère dans la saga, et le thème composé par John Williams pour l’accompagner est parfait. J’ai aussi aimé, mais ça je le dois à J.K Rowling seulement, observer Hermione avoir pour la première fois la possibilité de seconder Harry grâce à son retourneur de temps. Cela donne lieu à des scènes de complicité très réussies entre les deux personnages.
Ainsi, « Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban » est pour moi l’épisode de transition. Il est encore très ancré dans l’enfance et les cours de magie, mais hisse la saga à un niveau supérieur grâce à l’arrivée de Sirus, Queudver et les détraqueurs. Quasiment tous les personnages principaux ont fait leur apparition, le retour de vous-savez-qui est imminent.