Harry (Daniel Radcliffe) se met à la recherche des horcruxes restants pour tuer Voldemort. Mais trouver les horcruxes est une chose, les détruire en est une autre… Avec l’aide de Ron (Rupert Grint) et Hermione (Emma Watson), il part à la recherche du seul objet capable de le faire : l’épée de Gryffondor.
Ouvrant une mode plus que discutable qui sera largement reprise par la suite (Hunger Games, Le Hobbit, Twilight, Divergente), David Yates coupe le septième tome en deux, afin d’en extraire deux films. Et si l'on en juge par le rythme du film, on pourra légitimement se demander s'il y avait vraiment matière à prendre une telle décision...
Il faut bien dire que la première heure est réussie, et l'on y retrouve presque tout ce qui fait l’ambiance magique d’Harry Potter, drôle et sombre à la fois (des scènes mémorables telles que
l'évasion de Londres grâce au Polynectar, et surtout l’infiltration de Ron, Harry et Hermione au ministère, excellente),
le film ne péchant que pas l'absence complète de Poudlard, que le scénario n'arrive jamais vraiment à compenser.
C'est après cette première moitié très divertissante que l'on bascule dans un film extrêmement différent, suivant presque exclusivement les trois héros pendant trois quarts d’heure. C’est là que le film montre ses limites en nous montrant que ses trois principaux interprètes ne suffisent pas, à eux seuls, à lui donner un réel intérêt.
De fait, à partir de là, cette première partie des Reliques de la Mort apparaît singulièrement vide, au sens figuré comme au sens littéral, tant le scénario s'ingénie à ne nous faire passer que par les grands espaces les plus vastes et les plus vides qui soient, guère rehaussés par une photographie d'Eduardo Serra assez terne et une bande-originale d'Alexandre Desplat relativement efficace mais sans la saveur des partitions antérieures de la saga. Un ensemble qui donne au film de Yates un aspect terriblement déprimant et langoureux, accentuant l'impersonnalité que l'on reproche généralement à la patte Yates.
Sur le fond, le film n'est pas totalement vide malgré tout, et fort heureusement, l'on pourra notamment apprécier la représentation du mal, très classique mais intéressante et efficace, notamment dans la scène où
Ron doit détruire le médaillon-horcruxe, et où il voit une brume maléfique alimenter sa haine envers ses amis en faisant prendre corps aux fausses idées que se fait Ron sur Harry et Hermione, afin de diviser les trois amis. Rien de révolutionnaire, mais c'est suffisamment bien mis en scène pour incarner de manière crédible le Mal à l'écran, un exercice toujours périlleux.
En-dehors de cela, rien de bien passionnant durant ces trois quarts d'heure, il faut bien l'avouer, mais on ne s'ennuie jamais vraiment non plus, l'inaction ayant au moins le mérite de faire évoluer légèrement les personnages.
Finalement, la dernière demi-heure de film vient relancer l’intérêt en même temps que l'action, mais sans réussir à créer le moindre climax, tant il apparaît de manière trop évidente que l'on est juste dans un épisode de transition chargé de nous faire patienter jusqu'au réel point culminant de la saga. Un point culminant qui commence à se profiler à l'horizon, et dont les bases posées ici permettent de rassurer le plus impatient des spectateurs tout en lui faisant ronger son frein de plus belle...
Après tout, un Harry Potter décevant ne peut pas être un mauvais film. Yates ne fait que nous en apporter une preuve ici.