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Le film commence en fanfare... plutôt funèbre étant donné les pertes dans les rangs des alliés de Harry qui commencent à s'avérer nombreuses.
Le film poursuit la descente dans les ténèbres qui avait été déjà bien entamée dés la fin du quatrième chapitre. Tout comme les livres, les films ont évolués avec leur public, et sont passés d'un univers merveilleux à quelque chose de beaucoup plus inquiétant; d'un monde issu de l'enfance, qui, s'il n'en était pas idyllique recelait sa ration de couleurs et de merveilles, à un monde dangereux, beaucoup plus froid, noir, et hostile, reflétant le passage petit à petit vers l'âge adulte.
De la même manière, là où les premiers ouvrages et les premiers films restaient cantonnés dans l'univers de Poudlard, les suites développent de plus en plus le monde en dehors de l'école en commençant par le monde des sorciers, mais glissent petit à petit de plus en plus dans le monde réel, signe supplémentaire de ce basculement dans le monde des adultes aux considérations qui dépassent la scolarité et aux enjeux qui se font de plus en plus universels.
Il n'est d'ailleurs plus question ici de retour à l'école. Harry, Hermione et Ron partent en quête des Horcruxes, mais cette aventure ressemble à une longue errance due à une impossibilité de trouver le bon chemin. Evidemment cette difficulté de trouver quoi faire, de se situer au sein du monde participe encore de ce récit initiatique, de ce récit de passage à l'âge adulte qu'est la saga: plus de réponses toutes faites qui se trouveraient dans un livre et qu'il suffit de restituer pour nos jeunes sorciers en manque de repères. Rien n'est évident. Tout se délite, même les amitiés les plus fortes. Cette errance dans lequel le film nous plonge est d'autant plus forte qu'elle s'accompagne d'un sentiment d' urgence alors que le monde s'obscurcit autour des protagonistes. Je trouve que ce sont ces aspects qui sont particulièrement réussis dans le film de David Yates. On peut également citer dans les réussites du film les excellents visuels, la qualité de la production que ce soit au niveau des costumes, des décors ou de bien d'autres choses, l'attention particulière accordée à l'aspect émotionnel des personnages et à leur tribulations, et bien entendu l'excellent jeu du trio d'acteurs principaux qu'on a vu évoluer au long de la série. Mention spéciale pour Rupert Grint dans celui-ci à qui on donne enfin plus de grain à moudre que le rôle du comic relief du groupe (et il le faisait très bien là n'est pas la question ) qui lui était attribué et qui s'acquitte de cet aspect dramatique avec une belle maîtrise.
Bien sûr le casting dans son ensemble rempli de pointures d'Alan Rickman à Maggie Smith démontre encore une fois tout son savoir faire.
Quelques scènes de tensions très réussies viennent ponctuer un film sur lequel plane une ambiance lourde de menace.


Là ou le film se rate un peu, c'est qu'il est incapables de restituer la complexité de certains personnage, faisant passer à la trappe une bonne partie de la sous-intrigue éclairant sous un autre jour le personnage de Dumbledore. Malgré tous ces efforts, Yates n'arrive pas tout à fait à injecter toute l'âme contenue dans les livres. Le manque de rythme qu'on peut également reprocher au film me semble par contre nécessaire à instaurer l'ambiance voulue qui souligne en la contrastant l'action de la seconde partie de l'adaptation du livre.


Harry Potter & The Deathly Hallows (en considérant ses deux parties comme un tout) est donc la seconde meilleure adaptation des livres de Rowling au cinéma derrière l'adaptation de Cuaron et devant le premier effort de Colombus et reste un travail plus qu'appréciable même si les fans des livres dont je fais partie auront de nombreuses raisons de se montrer chagrins.Pourtant, en essayant de faire abstraction de la version papier, la saga Harry Potter au cinéma reste une série de bons blockbusters familiaux qui possèdent encore suffisamment de magie en eux pour stupefixer, si je puis dire, quelques têtes blondes (ou quelques grands enfants) face à l'écran.

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le 12 oct. 2020

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Samu-L

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