A l'inverse de l'Ordre du Phénix, qui compressait le gros pavé de J.K. Rowling au maximum, les Reliques de la Mort ont droit à deux films. Une bonne surprise et la vraie occasion d'exploiter l'élément dramaturgique. La première partie est résolument sombre, le calme avant la tempête, où le trio de héros s'empêtre dans des incertitudes, des interrogations stériles et des luttes intestines, sur fond de paysages magnifiques. Dans toute grande quête, il y a une traversée du désert, où on se demande si tout n'est pas vain, où on se sent seul et exsangue. Merci à la production d'avoir ménagé ce répit où la saga prend une autre dimension. C'est tout à fait inattendu de la part d'un blockbuster. Les scènes d'action épisodique sont alors d'autant plus impressionnante de par leur rareté. Les morceaux de bravoure sont alors dans des petits détails, comme la danse impromptue dans la tente entre Hermione et Harry sur la musique de Nick Cave ou le court dessin animé pour illustrer le conte des trois frères. Les seconds rôles sont aussi à la hauteur, comme la géniale Bellatrix Lestrange (Elena Bonham Carter) qui fait vraiment peur.