Hatari ! est à mi-chemin entre la bluette carrément niaise et le western de savane.
Dans un ranch situé dans l'actuelle Tanzanie, une bande (armée) de joyeux drilles ont une activité lucrative assez peu habituelle : ils capturent des grosses bestioles en Afrique pour les revendre à des zoo. Là, une photographe appétissante débarque pour saisir leurs exploits sur la pellicule. Au bout de 20 minutes, l'argument du film est à peu près posé : il n'y a rien d'autre à attendre sur le plan de l'intrigue. C'est Mogambo sans Ava Gardner. On craint le pire.
Dès lors, le film se résume à une accumulation de saynètes dépourvue de fil conducteur. Les passages sentimentaux sont de loin les plus pénibles : voir le grand Duke, du haut de ses 55 balais, s'amouracher d'une emmerdeuse insipide, affublés de dialogues directement piochés dans les conversations d'ados dans une cour de récré, comment dire....
Hatari ! n'est de loin pas dénué d'intérêt pour autant. Les scènes de capture des animaux sont proprement stupéfiantes : la maîtrise technique est magistrale. Ces moments empruntent d'ailleurs davantage au style documentaire qu'à la fiction proprement dite. L'improvisation qu'impose le monde sauvage vient fracasser les artifices d'un scénario à l'eau de rose. L'Afrique sauvage y est sublimée dans ces séquences d'anthologie.
Cela dit, au bout de 2H40 d'ennui, de redondances, de comique troupier, de facéties parfois attendrissantes, souvent lourdingues, ponctués de ces remarquables moments de lutte avec le règne animal, une question surgit entre deux bâillements : mais au fait, quelle était l'intention d'Howard ?