Présenté au festival South by Southwest avant de connaître une très modeste exploitation en salles aux USA (le film est sorti chez nous directement en DVD/Bluray), Haunter marque le retour du cinéaste Vincenzo Natali après l'accueil tièdasse de son pourtant excellent Splice.
Production au budget réduit, Haunter trouve son originalité dans le traitement de sa ghost-story, les protagonistes de l'histoire étant rapidement décrit comme des fantômes prisonniers d'une sorte de labyrinthe mental, permettant ainsi au cinéaste de jouer avec les codes du genre. Les premières minutes sont ainsi plutôt intrigantes, laissant espérer un huis-clos d'une efficacité redoutable.
Malheureusement, le soufflé retombe vite, l'action traînant à n'en plus finir, semblant étirer inutilement un point de départ de court-métrage. Multipliant les effets faciles, Vincenzo Natali peine à doser convenablement sa formule, nous resservant des jump scares à peine dignes d'un mauvais téléfilm. Même constat sur le plan formel, le manque de moyens obligeant le papa de Cube à se contenter d'une mise en scène certes correcte mais surtout télévisuelle, les images souffrant également d'une patine affreusement lisse, presque artificielle.
Ajoutez à cela le jeu rapidement crispant d'une Abigail Breslin surjouant constamment l'émotion, et Haunter s'avère une belle déception, partant d'une idée séduisante mais n'arrivant jamais à la concrétiser correctement. Le résultat est loin d'être honteux et se regarde sans réel déplaisir mais on était en droit d'attendre mieux de la part du réalisateur.