Honteusement resté inédit au cinéma, puisque en France, il suffit de débiter de la comédie pourrie au kilomètre pour avoir accès aux salles, Haunter porte indéniablement la patte très particulière de son réalisateur Vincenzo Natali. Si le premier argument de son intrigue rappelle Un Jour Sans Fin, le film bifurque ensuite rapidement vers d'autres thèmes dont le mélange séduit immédiatement et rend l'oeuvre du canadien assez originale.
Habité par des fantômes plus vivants que jamais, Haunter est d'abord l'écrin de la confrontation entre Abigail Breslin et le glacial Stephen McHattie, vénéneuse, mortifère et nimbée du même brouillard que celui qui entoure mystérieusement la maison familiale, unique décor du film. Brouillard d'où émergera finalement une lumière éclatante, comme une délivrance.
Il serait bête de passer à côté d'un film comme celui-ci qui réussit le tour de force d'intriguer son spectateur pour mieux le prendre à la gorge jusqu'aux ultimes minutes, pour enfin l'émouvoir. Ce n'est pas la moindre des qualités de Haunter.