Haute Tension d'Alexandre Aja, ou le film d'horreur où l'on s'amuse comme des petits fous de l'incohérence totale de chaque choix pris par les victimes ou des hectolitres de sang qui sont jetés sans ménagement sur à peu près chaque paroi des décors. Même la chute finale nous a sidéré et régalé, jusqu'à ce qu'on y réfléchisse deux secondes et qu'on s'aperçoive que rien ne peut tenir la route.
Pourquoi la jeune fille a-t-elle perdu la boule si soudainement alors que les deux filles semblent bien se connaître (depuis longtemps, certainement) ? Comment se passe la course-poursuite en voiture et la scène de lutte entre la jeune fille et le tueur, si c'est une seule même personne ? Idem pour les scènes au début où l'on voit le tueur dans sa camionnette alors que les misses sont dans leur voiture ? Tout ceci était dans sa tête ?
Peut-être, mais c'est difficile de se refaire tout le film en justifiant la moitié des scènes comme on peut. En revanche, le style Aja qui en fait des caisses nous rappelle à certains slashers classiques et nous fait toujours bien rire (
la tête qui explose comme une pastèque dans les escaliers, la scie circulaire qui gratte le ventre du conducteur en douchant l'autre victime derrière...
). On rigole bien, on s’écœure avec délice comme des ados devant le film trash de minuit, et même si le trouillomètre est franchement à zéro (Bob le bricoleur qui avance à 2km/h avec un petit rasoir, on a vu pire - euphémisme...) et si la chute finale ne tient pas longtemps, on a une certaine affection pour l'humour glauque d'Aja, une sorte d'Eli Roth à la française.