Jack est un joueur professionnel, qui débarque à La Havane à Noël 1958 pour participer à une partie de poker avec l’élite locale. Il se moque pas mal des troubles cubains, qui dans quelques jours renverseront le pouvoir de Batista. Jusqu’à ce qu’il rencontre une jolie femme, mariée à une figure de la révolution.
Ca vous dit quelques chose ? Et oui, ils ont eu le culot de nous pondre un scénario calqué sur celui de « Casablanca » ! Sauf que c’est beaucoup, beaucoup moins bien. Alors il faut saluer l’énorme effort de reconstitution (décors, voitures…). D’autant plus qu’embargo oblige, le film a été tourné non pas à Cuba mais en République Dominicaine. Le message politique se veut également nuancé. Là où beaucoup d’Américains sont nostalgiques du régime de Batista et hostiles au communisme de Castro, « Havana » présente un pouvoir de Batista très dur, sans non plus idéaliser les révolutionnaires rouges.
Mais pour le reste… L’intrigue est profondément plate. Malgré une durée importante (près de 2h30 !), le film ne parvient pas à rendre intéressants ses personnages ou péripéties. Notre héros est censé participer à un tournoi de cartes dont tout le monde semble se moquer, lui y compris. Que les amateurs de poker soient prévenus, le jeu est d’ailleurs à peine présent à l’écran. Quant à l’histoire d’amour, elle est artificielle et débarque trop brutalement pour être crédible. Si bien que le film tourne à vide.
Et s’il on excepte une poignée de scènes, même la réalisation est assez fade, avec pourtant Sidney Pollack derrière la caméra. Il faut bien dire que le bonhomme a commencé à tourner des films moins inspirés dans les années 90… Heureusement, le réalisateur retrouve son acteur fétiche, Robert Redford, qui donne du charisme à un héros mal écrit.
A noter également, la présence de Raul Julia, toujours appréciable, dans le rôle du mari révolutionnaire. Pour l’anecdote, l’acteur a refusé d’être crédité au générique, au prétexte que les producteurs ont refusé de hisser son nom en haut de l’affiche.