Il y a quelques temps, nous avions beaucoup apprécié le film Plan B du réalisateur Marco Berger. Il nous revient ici en très grande forme avec Hawaii.
Il s'agit de l'histoire de deux amis, aux parcours apparemment très différents, qui se retrouvent un été et dont l'attirance, tout en subtilité, devient de plus en plus perceptible. Mais ce qui est exceptionnel dans ce film, c'est sa capacité à nous emmener dans un temps et dans un lieu avec leurs rythmes propres. On pourrait dire ralentis. Comme ces après-midis d'adolescence ou d'enfance, perdus, Oh Joie! dans la contemplation, dans les rires, dans les jeux. Très peu de paroles sont échangées ici et le silence règne en maître entre les deux personnages principaux. C'est dans ces marges de l'histoire que l'art de Marco Berger se réalise au mieux.
Le jeu des acteurs est fantastique de justesse et de subtilité. Les plans sont fabuleux et nous font réaliser qu'il est encore tout à fait possible d'imaginer des angles de vue nouveaux, des sens cachés à un montage inattendu, magique, bouleversant.
Et puis qui dit silence, ou absence de paroles, ne veut pas dire sans musique. Car celle de ce film est tout à fait précieuse. C'est une expérience à elle toute seule. Apaisante et inquiétante à la fois. Rare. Sur ces notes, autour d'une piscine, l'été, deux hommes se regardent, se promènent, se remémorent, imaginent peut-être un futur commun.
Mais chut, ne brisons pas le mystère qui entoure Martin et Eugenio, à moins que vous ne souhaitiez découvrir le film par vous-même. Mais là encore, il fait partie de ces grands moments de cinéma où l'on apprécie de ne pas tout comprendre, alors on les revoit ces films-là encore et encore. Hawaii, est désormais une destination touristique de ma vie de cinéphile.