Six ans après Malcolm X, Spike Lee retrouve Denzel Washington pour leur troisième collaboration et s'éloigne de ses habituelles comédies pour nous servir un drame sportif où Jake Shuttlesworth, un homme qui avait accidentellement tué sa femme, a une semaine pour tenter de convaincre son fils, futur champion de basketball et favori du gouverneur, d'entrer dans une prestigieuse université. Le hic, c'est que le fiston hait son père de toutes ses tripes pour le meurtre que ce dernier a commis envers sa propre mère. Pour le prisonnier, la tâche ne va pas être aisée...
Bien que filmée très légèrement et de manière parfois clippesque voire désordonnée, cette histoire de retrouvailles difficiles est pourtant bien amenée et s'intéresse également surtout au monde du basket et plus particulièrement à ce qu'on n'a pas l'habitude de voir : les conditions d'entrée en NBA pour un nouveau joueur. Tiraillés, conseillés de toutes parts par des vautours à multiples visages (agents, famille, amis, filles sexy), les fringants joueurs ne savent plus où donner de la tête et peuvent très facilement faire le mauvais choix s'ils ne sont pas bien orientés.
Cette orientation est vitale pour Jake qui, s'il arrive à faire rentrer son fils dans l'université de Big State (la favorite du gouverneur), pourra écoper d'une remise de peine. Toutefois, Jake essaie plus d'avoir le pardon de son fils plutôt qu'une remise de peine. Ce point est bien traité dans le film, notamment grâce à l'interprétation toujours aussi impeccable de Denzel Washington et celle, surprenante, du jeune vrai basketteur Ray Allen, mais est gâché par une musique jamais adéquate, enlevant toute tension dramatique à chaque séquence émotionnelle. Dommage.
Pour le reste, He Got Game est un long-métrage intéressant et agréable, nanti d'une interprétation haut de gamme et d'un scénario original qui nous dévoile une facette cachée du monde du sport entremêlé d'une histoire de rédemption classique mais bien menée.